tag:blogger.com,1999:blog-80553836249085392182024-03-19T05:20:32.807+01:00le blog de martine silber: marsupilamima,Le sens de l'humour ne va pas toujours dans le sens de l'histoire.marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.comBlogger663125tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-66757883698910429302018-12-04T14:46:00.000+01:002018-12-04T14:49:01.092+01:00Mémoire de Fille d'Annie Ernaux, mes Cécile BackèsAprès L'Autre Fille (en 2017), Cécile Backès, la directrice de la Comédie de Béthune (CDN Hauts de France) aborde de façon totalement différente un autre texte d'Annie Ernaux, Mémoire de Fille.<br />
Ce texte, assez récent (publié en 2016) aborde une question extrêmement intime et importante, "la première fois", celle que l'on dit inoubliable, ce premier acte sexuel, vu et ressenti par une jeune fille à travers la mémoire de celle qu'elle est devenue.<br />
Il y a donc deux jeunes filles, "celle de 1958", sous son nom d'alors Annie D et celle qui se souvient, raconte et écrit Annie E. Annie D a dix-huit ans quand échappant à son éducation et à ses parents, elle va l'espace d'un été devenir monitrice dans une colonie de vacances. Le soir, monitrices et moniteurs se retrouvent, bavardent, dansent, Annie D a du mal à s'intégrer à ce groupe aussi lorsqu'un des garçons, celui qui deviendra l'Amant, et qu'elle appelle H, l'attire dans sa chambre, elle ne résiste pas, à la fois poltronne et curieuse. Elle a mal, proteste mais il n'a pour toute réponse qu'une phrase terrible "j'aimerais mieux que tu jouisse plutôt que tu gueules."<br />
A près avoir couché avec elle, il s'en désintéresse, elle ne fait toujours pas partie du groupe et elle n'a pas les clefs pour réagir.<br />
Annie D se croit amoureuse et a cru être aimée, elle se trompe, est trompée et vite détrompée mais les deux années suivantes, c'est son corps qui va protester, les sentiments ont leur vie propre et physique. Mais seule Annie E pourra l'exprimer. Plus tard. Beaucoup plus tard.<br />
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Cécile Backès a astucieusement demandé à deux comédiennes d'incarner l'une et l'autre. Judith Henry est Annie E, Pauline Belle est Annie D. Elles sont formidables toutes les deux et magnifiquement accompagnées par Jules Churin, Simon Pineau et Adeline Vesse, "les autres". La mise en scène toute en douceur, procède presque par effleurements, étape par étape, le décor se mouvant au fur et à mesure, baigné par des lumières fragiles<br />
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<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/jX3EKs42F8U/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/jX3EKs42F8U?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
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Après la création à la Comédie de Bethune, à voir les 4 et 5 décembre au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines, puis au Théâtre de Namur (Belgique)marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-85882363290594399072018-03-09T23:45:00.002+01:002018-03-09T23:45:51.831+01:00Calamity/Billy mes Jean Lacornerie au Théâtre de la Croix Rousse (Lyon)Ce spectacle musical a été inspiré par deux figures légendaires du Grand Ouest américain, Calamity Jane et Billy the Kid. Ils ne se sont jamais rencontrés et ils ne se rencontrent pas non plus lors du specta le mais ils sont invoqués l'un après l'autre.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjtOsgrXRzJDyzDfpq51XJ_yvRiuOVGt3cU7ChHcP7M-a3h-82ABgOVAb7-HRuLMGf1khyphenhyphenJmgWZ13N6GZhMpdq8uhu0IJbTbJHVpHMJ1JpEMTSKmGJuhHfRvxCbWAb2eesvKJEQA8CGGQ/s1600/CALAMITY++BILLY_DSCF3625%25C2%25A9Bruno+AmsellemDivergence+OK.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjjtOsgrXRzJDyzDfpq51XJ_yvRiuOVGt3cU7ChHcP7M-a3h-82ABgOVAb7-HRuLMGf1khyphenhyphenJmgWZ13N6GZhMpdq8uhu0IJbTbJHVpHMJ1JpEMTSKmGJuhHfRvxCbWAb2eesvKJEQA8CGGQ/s400/CALAMITY++BILLY_DSCF3625%25C2%25A9Bruno+AmsellemDivergence+OK.jpg" width="400" /></a></div>
Pour Calamity, ce sont les <i>Lettres à sa fille</i> (Ed. Rivages), qu'elle n'a pourtant jamais écrites qui tissent le paysage musical de cette mère à la gachette impitoyable qui a dû abandonner cette enfant qu'elle n'a pourtant jamais oubliée. On les attribue généralement à Jean Mc Cormick qui s'est toute sa vie durant fait passer pour sa fille (Pour en savoir plus <a href="http://www.liberation.fr/planete/2010/10/23/celle-qui-se-revait-fille-de-calamity_688548" target="_blank">voir ici</a>).<br />
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Elles ont été mises en musique par le compositeur américain Ben Johnston sous le titre <i>Calamity to her Daughter .</i> Ben Johnston comme l'avait défini le New York Times était l'un des <i>"meilleurs non célèbres musciens américains",</i> specialiste de la musique microtonale qu'il aimait mêler aux instruments et à la musique traditionnelle, ici les chants de cow boys. C'est la soprano Claron Mc Fadden qui donne vie à Calamity avec une tendresse mêlée de tristesse et une présence fascinante.<br />
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Autre registre pour Billy, les textes sont tirés du recueil de Michael Ondaatge, <i>Billy the Kid, oeuvres complètes</i> (éd. de l'Olivier et aussi chez Actes sud Papiers). C'est Billy lui même qui parle pour raconter sa véritable histoire après avoir été tué par le shériff Pat Garrett.<br />
Et cette fois, c'est Bertrand Belin, comédien, chanteur, musicien et écrivain qui interprète Billy sur une musique originale de Gavin Bryars avec la complicité de Claron Mc Faden.<br />
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Tous, musciens et chanteurs sont vêtus de noir, dans un clair obscur percé parfois par une lampe tempête, dans la scènographie façon saloon imaginée par Marc Lainé. Sous la direction de Gérard Lecointe, les musiciens des Percussions clavier de Lyon, font bien plus qu'accompagner les chants, ils font littéralement vibrer la scène aux sons des marimbas, xylophones et vibraphones avec la complicité du violon de Lyonel Schmitt.<br />
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Sur un écran se dessinent en direct paroles et paysages avec l'intrusion un court moment d'un extrait du film <i>Destry rides again</i> (Femme ou Démon) de Georges Marshall avec Marlène Dietrich et James Stewart, une bagarre entre deux femmes, teintée de machisme mais...le clin d'oeil passe bien.<br />
De ce voyage dans une Amérique presque imaginaire, souvenirs de jeux d'enfants, de westerns inoubliables, il reste une impression de beauté et de poésie.<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.croix-rousse.com/saison/spectacles/Calamity-Billy" target="_blank">ici</a><br />
Pour les dates et lieux de tournée, voir <a href="http://www.croix-rousse.com/productions/Calamity-Billy" target="_blank">ici</a><br />
Photos : Bruno Amsellem Divergence<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-57627772583930384062018-02-22T19:30:00.001+01:002018-02-23T14:15:06.525+01:00Nous, spectacle de rue de la Ktha Compagnie, vu en février revient en mars, en avril et en maiIl faisait froid, gris, pluvieux et vraiment moche en ce début du mois de février pour aller découvrir le nouveau travail de la Ktha Compagnie, dans une petite cour de la mairie du IIe arrondissement parisien. Mais personne n'a été découragé ni les comédiens, ni ceux et celles qui avaient réservé. Il faut dire que tout était prévu, boissons chaudes avant et après, couvertures polaires, grandes pélerines noires pour s'envelopper des pieds à la tête pendant.<br />
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L'attrait du mystère, du jeu, de l'échange l'a emporté sur les conditions météo. Assis sur les bancs d'une petite arène, les gradins d'un cirque tout petit et sans chapiteau, le public entoure un comédien et une comédienne qui se tournent le dos. Ils posent des questions. Juste des questions. Toutes sortes de questions. Parfois quelqu'un répond surtout au début. Parce que les comédiens s'adressent chaque fois directement à une personne qu'ils regardent droit dans les yeux. Personne ne détourne le regard même si les questions se font indiscrètes, intimes ou compliquées car elles sont toujours accompagnées d'un sourire et de bienveillance. On se sent bien, là. Tout proches les uns des autres, même si ça mouille, même si ça caille. Même si on ne saurait pas vraiment quoi répondre, même si on passe vite d'une question à une autre, même si on ne sait pas où tout cela nous entraîne.<br />
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Parce que peu à peu, on entre dans cette ronde, ce tourbillon presque immobile, parce que tous ces gens qui ne se connaissent pas sont pendant le moment de la représentation liés par des pensées fugitives et par l'intensité des regards pour former un groupe humain constitué et éphémère. Nous.<br />
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Ce spectacle se joue dans le cadre de la saison Rue 2018 de la coopérative De rue et De cirque (2r2c). Prochaines représentations , du 1er au 4 mars sur la dalle des Olympiades (métro OLympiades), puis du 5 au 8 avril sur le parvis de l'Hôtel de Ville (métro Hôtel de Ville), et du 3 au 6 mai, place de Ménilmontant (métro Ménilmontant). Les jeudis et vendredis à 20 heures. Samedis 18 heures et 20 heures. Dimanches 15 heures et 17 heures.<br />
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Gratuit sur réservation indispensable au 06 63 38 89 09. A partir de 12 ans<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-31129785966737576362018-01-15T17:24:00.000+01:002018-01-15T17:24:39.112+01:00La peau d'Elisa de Carole Fréchette avec Mama Prassinos à la Manufacture des AbbessesFaute de place dans le titre, précisons tout de suite que pour mettre en scène le texte de Carole Fréchette, cette comédienne tout à fait extraordinaire qu'est Mama Prassinos a demandé l'appui d'autres metteurs en scène, Félicie Artaud, Gilbert Désveaux et Dag Jeanneret.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO8RdKEXg9kmZN9P1kCSH0d9HjknM3sETjS36zpKDrtMi9i-Mfj3DNe-whaqIQxO-D5x7hhK7Js_uPFs_Ao3IFmTBuQB3GtnV7dyQ-m8KUcCD8MmElmvd9TL5UvDwHjui7wsX4X8gznFs/s1600/elsa.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiO8RdKEXg9kmZN9P1kCSH0d9HjknM3sETjS36zpKDrtMi9i-Mfj3DNe-whaqIQxO-D5x7hhK7Js_uPFs_Ao3IFmTBuQB3GtnV7dyQ-m8KUcCD8MmElmvd9TL5UvDwHjui7wsX4X8gznFs/s400/elsa.jpg" width="400" /></a></div>
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Voilà donc Elisa, une femme qui se sent vieillir et qui pense à l'amour, aux amours, les siennes et celles des autres.</div>
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Elle a peur. Un peu. Elle a l'étrange impression que sa peau se distend, grandit, l'envahit, qu'elle plisse, dans son cou, sur ses mains, aux coudes, sous ses genoux. Elle se sent si seule, si isolée, qu'elle est obligée de dépasser sa timidité pour demander à qui la croise de regarder sa peau, ses mains, ses coudes, ses genoux, son cou qu'elle contemple avec détresse dans un grand miroir. </div>
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Y compris à celles et ceux qui la regardent, assis dans leurs fauteuils de théâtre, alors elle laisse son banc et s'approche. </div>
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Puis, elle se rassoit et raconte des histoires d'amour. Et de peau. Les siennes et celles des autres. Des histoires d'hommes et de femmes. Des histoires pleines de détail car il faut surtout ne rien oublier de dire. Des histoires qui se mêlent et s'entremêlent chargées de tendresse, de sensualité et d'érotisme. Seule en scène, mais pas toujours, car surgit un jeune homme qui lui a raconté un secret, rôle un peu difficile pour Julien Lecannellier qui s'en sort sans être trop écrasé par la présence douce et immense de sa partenaire.</div>
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Ces histoires, Carole Fréchette raconte les avoir collectées auprès de ses amis ou d'amis d'amis, lors d'un séjour à Bruxelles. Ce sont des histoires vraies. Et puis, elle les a réinventées. Ce texte théâtral qui a une vingtaine d'années, est toujours aussi fort et magnifique et le jeu de la comédienne le magnifie à tout instant, faisant naître un sourire, une émotion, une inquiétude avec une infinie délicatesse.</div>
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Toutes les infos <a href="http://www.manufacturedesabbesses.com/theatre-paris/la-peau-delisa/" target="_blank">ici</a></div>
marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-36890561666725699712018-01-14T17:28:00.000+01:002018-01-15T10:36:25.428+01:00Elle voulait mourir et aller à Paris mes Joachim Latarjet au Carreau du temple<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgI30it5mkOrigYeHEBjpE4JUmX2zHYYVhvkRPcoKrMF6Kheryp2RKxora66bEgk-FGO4qeBuUAvZ3ItYvo7CX7FHkfEsHJhclzmAtc2bKyvZPJ37bggoqwi2WqfIvzMNIMwVGYHvXV4Po/s1600/Oh-Oui-Elle-Voulait-Mourrir-Et-Aller-A-Paris-065.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1069" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgI30it5mkOrigYeHEBjpE4JUmX2zHYYVhvkRPcoKrMF6Kheryp2RKxora66bEgk-FGO4qeBuUAvZ3ItYvo7CX7FHkfEsHJhclzmAtc2bKyvZPJ37bggoqwi2WqfIvzMNIMwVGYHvXV4Po/s400/Oh-Oui-Elle-Voulait-Mourrir-Et-Aller-A-Paris-065.jpg" width="400" /></a></div>
En mettant en scène l'histoire de sa mère, Joachim Latarget mêle fiction, légendes familiales, imaginaire et bien sûr musique et danse pour tracer un portrait mélancolique et drôle, parler de l'exil, des langues, des rencontres, de politique, de la mémoire et de l'oubli.<br />
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Deux comédiennes (Daphne Koutstafti et Alexandra Fleischer) se partagent le même rôle, l'une incarne la jeune fille grecque de Thessalonique, l'autre, la femme qu'elle est devenue à Paris, ni tout à fait pareilles, ni tout à fait une autre, mais l'on n'ira jamais tout au coeur du mystère qu'est la mère pour le fils.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJ298xoV2KP73e_brCURj6D5d0m5RnL657L6FeeaP36__g9k4v4gb-B2W6F_OIss5_d00ffh1uhNzNI6SfSAeS5BiboxnEfXPZCiz6NEHs339pAn9-RoI0td20jjoapvLI98UYsALGAaI/s1600/Oh-Oui-Elle-Voulait-Mourrir-Et-Aller-A-Paris-077.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1069" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJ298xoV2KP73e_brCURj6D5d0m5RnL657L6FeeaP36__g9k4v4gb-B2W6F_OIss5_d00ffh1uhNzNI6SfSAeS5BiboxnEfXPZCiz6NEHs339pAn9-RoI0td20jjoapvLI98UYsALGAaI/s400/Oh-Oui-Elle-Voulait-Mourrir-Et-Aller-A-Paris-077.jpg" width="400" /></a>Car si la jeune fille a la spontanéité de la jeunesse, si elle reconnaît avoir embrassé un garçon (assez laid) au cinéma, si elle s'amuse de l'image (entre Zorbac le Grec et Platon) que ses premiers amis français se font d'une jeune fille grecque, la femme, celle qui est devenue mère, garde la plupart de ses secrets, de ses amours, de l'oubli voulu de sa famille, de sa langue et de sa nationalité.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz-Jj7CXvV4lwcwj6mCnjrMYg3w4RZhB39F2jGg7OqynH1gJi56ZTO-4Y9BmsbvIoKeKLIFal-RLw_UnUWQLyoJY1c0lnmMdYCCIKl3aqnnp0ZlIAtgt2kozd-mdsePB9xuhO4gYCsrcU/s1600/Oh-Oui-Elle-Voulait-Mourrir-Et-Aller-A-Paris-016.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1069" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjz-Jj7CXvV4lwcwj6mCnjrMYg3w4RZhB39F2jGg7OqynH1gJi56ZTO-4Y9BmsbvIoKeKLIFal-RLw_UnUWQLyoJY1c0lnmMdYCCIKl3aqnnp0ZlIAtgt2kozd-mdsePB9xuhO4gYCsrcU/s400/Oh-Oui-Elle-Voulait-Mourrir-Et-Aller-A-Paris-016.jpg" width="400" /></a></div>
Joachim Latarjet a d'abord écrit cette histoire puis il l'a donnée à l'écrivain Alban Lefranc et il en a encore récupéré une partie.<br />
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Cette double écriture qui a permis de transformer les souvenirs personnels (vrais, faux, fantasmés) en texte de théâtre fait planer tout au long de la représentation un voile léger sur les orages, les troubles, les violences que cette femme a sans doute endurés mais qu'elle tait.<br />
<br />
<br />
Cette femme est avant tout silence même si elle parle "un français parfait et sans accent."<br />
<br />
Deux comédiens (Alexandre Théry et Emmanel Matte) se partagent les rôles d'hommes, le frère, le père, l'ami du père, les éternels absents et les toujours présents.<br />
<br />
Mais c'est surtout la musique, jouée sur scène par Joachim Latarjet qui sème la mélancolie et la joie de vivre malgré tout.<br />
<br />
Photos: Olivier Ouadah<br />
<br />
Toutes les infos <a href="http://www.carreaudutemple.eu/elle-voulait-mourir-et-aller-paris" target="_blank">ici</a> (avec tarification responsable au libre choix du spectateur et possibilité de "billet suspendu". Au Carreau du Temple pour Les Plateaux sauvages hors les murs, puis en tournée: les 23 et 24 janvier au Théâtre de Sartrouville. Du 23 au 25 mars aux Subsitances (Lyon). Les 3 et 4 mai à l'Onde (Vélizy). Du 14 au 17 mai, aux Plateaux Sauvages (Paris XXe)<br />
<br />
<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-5508250574182908972018-01-13T19:28:00.000+01:002018-01-13T19:28:14.686+01:00On ne naît pas féministe, on le devient<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">On
ne naît pas féministe, on le devient</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Je
ne suis ni historienne, ni sociologue, ni sexologue, ni philosophe,
mais je suis témoin (témouine?) et croyez moi, je n'avais
aucunement l'intention de devenir un jour féministe.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Nous
avons connu l'angoisse d'avoir un bébé sans en vouloir. Il fallait
donc faire confiance à "Ne t'inquiète pas, je vais faire
attention" et nous avons donc vite appris à avoir toujours
un préservatif à portée de main, car Ne t'inquiète pas n'en avait
pas soit parce qu'il avait honte d'aller en acheter, soit parce qu'il
préfèrait ne pas. Nous avons même porté des diaphragmes, ce tue
l'amour qui gratte que Ne t'inquiète pas se plaignait de sentir (et
nous alors?) comme plus tard, il allait se plaindre de sentir le fil
du stérilet.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Mais
nous avons été sauvées par la pilule. Sauf que l'on n'était pas
majeures à 18 ans et qu'il fallait donc soit se rendre au planning,
soit trouver un ou plutôt une gynécologue qui accepte de se mettre
hors la loi. Et ensuite aller les acheter. Facile en ville mais
terriblement compliqué dans un village où tout se sait.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Et
pour celles qui avaient tout raté (elles, bien sûr), c'était le
Jardin des Plantes et les pleurs et les peurs.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Je
ne voulais pas devenir féministe. Je voulais juste être une femme.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Quand
j'étais en fac de droit, nous étions hyper protégées. Il y avait
bien quelques profs lourdingues, mais la plupart ne nous jugeaient,
étudiantes et étudiants, que sur notre travail. En pleine époque
de mini-jupe, pourtant.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Mais
il a bien fallu quitter le cocon et là patatras.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">1)
Nous avons découvert avec stupeur que à diplôme égal, nous avions
plus de mal à trouver un emploi (pas seulement pour le futur
éventuel polichinelle dans le tiroir) et surtout qu'on ne nous
proposait que des postes subalternes et les salaires correspondants.
Autrement dit, nous pouvions nous retrouver assistante d'un copain de
fac qui avait pourtant réussi moins brillamment et avec 30% de sous
en moins à la fin du mois. Et ça, croyez-moi, ça fait mal et ça
énerve.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Deux
anecdotes pour faire bon poids.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Premier
poste subalterne. Réunion avec les cadres hommes. En fin de réunion,
ils se mettent à parler de leurs vacances, de leurs voitures, je
sors discrètement pour aller bosser. Une heure après, convocation
du grand chef "Madame, vous êtes une femme. Quand la réunion
est terminée, vous rangez les chaises et vous videz les cendriers".
Je démissionne.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"> </span><span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Un
an de chômage.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Nouvel
emploi subalterne et mal payé. Fin de la période d'essai : "Madame,
je ne vous cache pas que je ne voyais pas une femme à ce poste."
Fin et refin de la période d'essai. Et puis, je trouve un nouveau
job (que des femmes , toutes aussi égalitairement mal payées) et
j'y reste. Enfin.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">2)
Pour celles qui étaient en couple, nous avons constaté que le
partage des tâches dites ménagères, cela voulait dire que notre
compagnon passait l'aspirateur une fois par mois (pour les
chanceuses) et qu'il lui fallait six mois de sourire béat pour s'en
remettre. Que s'il allait au supermarché, il revenait avec des
boîtes de soupe à la tortue, d'oeufs de saumon ou de la mousse à
raser, mais l'AjaxWC? "Y en avait pas". Hiiiiiiiiii, ça
énerve.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">3)
Pour celles qui avaient un enfant ou deux, le biberon, c'était
éventuellement pour lui, au moins une fois, les couches pleines de
caca pour nous. Trouver une nourrice ou une place de crèche? Pour
nous. Aller voir un spectacle pour enfants? Pour nous. Emmener la
petite ou le petit chez le ou la pédiatre? Pour nous. Et comme
nous n'étions pas chef de famille (il a fallu attendre l'application
de la loi de 1970 pour que soit appliquée la coparentalité), on
payait, on remplissait les feuilles de sécu en imitant la signature
du chef et c'est lui qui était remboursé.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">B'en
ça énerve.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">4)
Le matin, on se levait tôt pour nourrir, habiller les petits
et partir les déposer, courir au boulot, faire les courses à la
pause déjeuner, revenir en courant parce que sinon, "on"
allait conduire nos enfants, nos prunelles, nos si mignons, au
commissariat, les traîner acheter le pain, faire à manger,
surveiller les devoirs des plus grands, et éventuellement faire un
câlin avant de dormir si on n'était pas endormies avant (quite à
ce que Ne t'inquiète pas soit fumasse, "t'es toujours
fatiguée"). Et il fallait parfois aussi se lever la nuit parce
que cauchemar, parce que pipi, parce que j'ai soif , parce que… et
on ne savait pas que c'était de la charge mentale mais on était en
plein dedans.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Et
quand la petite tête était malade, je ne veux même pas y repenser.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Mais
pas question donc de traîner dans les couloirs, pas question de se
faire bien voir du chef, pas question non plus de préparer des
examens pour progresser et là on découvrait que nos postes
subalternes et nos salaires de merde, on allait se les coltiner
pendant au moins dix ans. Cela aussi, ça énerve.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Je
sais bien que ça a changé, un peu, beaucoup, pas du tout...Mais je
ne voulais pas devenir féministe.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Ce
n'est pas parce que j'ai lu Simone de Beauvoir, Hélène Cixious,
Susan Sontag, Kate Millet, Marilyn French, Margaret Atwood, Virginia
Woolf, Gloria Steinem, Alice Walker, Annie Ernaux, Grace Paley, Eve
Ensler, Joyce Carol Oates, Natalia Ginzburg, Almudena Grandes, Susan
Faludi, Rebecca Solnit et beaucoup d'autres encore (et qu'il y en a
plein d'autres que je n'ai pas lues) que je suis devenue
féministe.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Non,
les livres m'ont aidée mais c'est la vie qui m'a fait devenir
féministe.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Je
vois ressortir des arguments qui sentent la naphtaline usagée, les
féministes vous balancent les bouquets de fleurs à la figure, les
féministes n'aiment pas les hommes, les féministes refusent la
galanterie, les féministes sont puritaines, les féministes ont du
poil aux pattes (ah non, pas encore), les féministes sont lesbiennes
ou mal baisées ou frigides (ou les trois à la fois), les féministes
envient les hommes (Freud, caramba) et voudraient donc être des
hommes, fument le cigare ou la pipe et s'habillent en hommes, les
féministes...</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Soyons
honnêtes, il y a aussi du nouveau: les féministes font décrocher
les tableaux d'une exposition, les féministes font changer la fin de
Carmen ( initiative de deux hommes qui pensaient ainsi satisfaire les
féministes, hahaha et surtout faire un buzz. Réussi), les
féministes se plaignent pour rien, les féministes font une montagne
d'une souris verte, les féministes...</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">les
féministes blaba bla… Et puis après tout, c'est de leur faute.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;"><span style="color: black;"><span style="font-family: Times New Roman, serif;"><span style="font-size: 14pt;">Et
je me dis que la majorité qui n'est plus silencieuse des femmes et
les hommes qui sont devenus eux aussi féministes sans le vouloir
n'ont pas fini de parler. Et c'est tant mieux.</span></span></span></span></div>
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
<br />
<div class="western" style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
</div>
marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-77698286202281544332017-12-07T17:25:00.000+01:002017-12-07T17:26:28.645+01:00Cap au pire de S. Beckett, avec D. Lavant, mes J. Osinski, à l'Athénée Louis Jouvet<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxIiFOpbo-KEDOzwLRzROQWOzk77H2ZFj9KGSUsdw4vpCmUBrSOaCvM7T7hns62zWGfo-BEiveXUSACKzUuWIlXJH6XJ5klHqFSdzSFTgf-VzwaVyOo_Qa-hgR9aKeXpnxMLliRR87QHA/s1600/cap2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="667" data-original-width="1000" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgxIiFOpbo-KEDOzwLRzROQWOzk77H2ZFj9KGSUsdw4vpCmUBrSOaCvM7T7hns62zWGfo-BEiveXUSACKzUuWIlXJH6XJ5klHqFSdzSFTgf-VzwaVyOo_Qa-hgR9aKeXpnxMLliRR87QHA/s400/cap2.jpg" width="400" /></a></div>
Pour celles et ceux qui ne l'ont pas vu à Avignon, au Théâtre des Halles, Denis Lavant reprend au théâtre de l'Athénée Louis Jouvet, <i>Cap au pire</i> de Samuel Beckett dans la mise en scène de Jacques Osinski.<br />
<br />
Il suffit de grimper tout en haut du théâtre jusqu'à la salle Christian Bérard (le décorateur de Louis Jouvet) pour une rencontre sidérante.<br />
<br />
<br />
<i>Cap au pire</i> est l'un des derniers textes de Samuel Beckett, écrit en anglais et joué ici dans la traduction française d'Edith Fournier (éd.de Minuit) qu'il avait validée. Joué, peut-on dire joué? Dit serait plus conforme à la réalité car ce n'est pas un texte théâtral et le comédien et son metteur en scène ont gardé cet aspect intime, personnel comme peut l'être parfois une lecture difficile.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgT3Q3A6ooR3n0U-1Xx1BsQZ6OgClOWkDSmKxWsSQ2eL-6LWYpeQwCqe4UxX4ipMKP2ZtkOtAac8PEN_SQPVDRa8RsK_EdzaHAwQj_o8axm1kQ7cCnDSCIZB3vsKHwUmmoOjghhxjM-nNY/s1600/cap3_1000_1000.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="667" data-original-width="1000" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgT3Q3A6ooR3n0U-1Xx1BsQZ6OgClOWkDSmKxWsSQ2eL-6LWYpeQwCqe4UxX4ipMKP2ZtkOtAac8PEN_SQPVDRa8RsK_EdzaHAwQj_o8axm1kQ7cCnDSCIZB3vsKHwUmmoOjghhxjM-nNY/s400/cap3_1000_1000.jpg" width="400" /></a></div>
La pénombre du texte se retrouve sur scène. Au point qu'au début on distingue à peine le comédien, habillé de sombre dont on ne voit que cinq tâches claires, les pieds nus, les mains, la tête.<br />
<br />
Peu à peu un éclairage diffus va monter du sol, d'une plaque blanche sur laquelle il se tient, cet éclairage par en-dessous provoquant par moments des distorsions du visage, étranges, insquiétantes.<br />
<br />
<br />
Puis de temps en temps, comme des lucioles ou des étoiles, de petits points lumineux, ou des traits de lumière balayants le fond de scène. Le très beau travail de Catherine Verheyde.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwAI2__L2mfvmYMCMf81prkrFOSDxGNcazU2cA_2T05SuxlO7HKFzXxexpdTkMxako6fzzUOOvibjeu4uXNDqr2tHG_OD4Ki6gDQxB9IaXZn48H0vX7D_QwTyIqDyiKfZX8RVG6Ujwi9Q/s1600/cap.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="667" data-original-width="1000" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwAI2__L2mfvmYMCMf81prkrFOSDxGNcazU2cA_2T05SuxlO7HKFzXxexpdTkMxako6fzzUOOvibjeu4uXNDqr2tHG_OD4Ki6gDQxB9IaXZn48H0vX7D_QwTyIqDyiKfZX8RVG6Ujwi9Q/s400/cap.jpg" width="400" /></a></div>
On pense forcément aux films de Becket , <i>Not I </i>(Pas moi), <i>What Where</i>....mais aussi, forcément, à cette mise en scène des visages et d'eux seuls au théâtre, <i>Oh Les beaux jours, Comédie</i>. Cet effacement du corps. Cette désintégration du corps. Car le comédien durant près d'une heure et demie ne bouge pas d'un pouce. Pas un mouvement, juste la tête qui parfois se baisse un peu, le regard qui se cache derrière un froncement, la bouche qui parle. Qui dit.<br />
<br />
Mais ce n'est pas une performance. Cela tient au texte. Un texte qui ne laisse plus la place qu'aux mots, à la souffrance, <i>"Encore. Dire encore. Soit dit encore.Tant mal que pis encore. Jusqu'à plus mèche encore. Soit dit plus mèche encore. Dire pour soi dit. Mal dit. Dire désormais pour soit mal dit. Dire un coprs. Où nul. Nul esprit. Ça au moins. Un lieu. Où nul. Pour le corps. Où être. Où bouger. D'où sortir. Où retourner. Non. Nulle sortie. Nul retour. Rien que là. Rester là. Là encore. Sans bouger.</i>" Alors, tout est dans la voix.<br />
<br />
Jamais monocorde, la voix. C'est elle qui bouge. C'est elle qui porte les mots.<br />
<br />
Photos: Pierre Grobois.<br />
<br />
Toutes les infos <a href="http://www.athenee-theatre.com/saison/spectacle/cap_au_pire.htm" target="_blank">ici</a><br />
<br />
<br />
<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-9448011141578561912017-11-25T15:22:00.002+01:002017-11-25T15:22:16.413+01:00Price de Steve Tesich , création collective dirigée par Rodolphe Dana au T2G (Gennevilliers)Price, ce n'est pas un prix mais le nom du jeune protagoniste de cette histoire, Daniel Price, 17 ans au début de la représentation. Le nouveau directeur du théâtre de Lorient et ancien créateur du collectif Les Possédés, Rodolphe Dana, a adapté pour la scène le roman de Steve Tesich, très connu en Amérique du nord, mais beaucoup moins en France (éd. Monsieur Toussaint-Louverture).<br />
Comme toujours, l'adaptation a été travaillée en commun avec les comédiens, anciens des Possédés ou jeunes arrivants ce qui donne au spectacle un souffle de liberté peu commun.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaFjePKKL4S_87arIUoiuWQTUJmdkDmTZ2viHy8gfnHuwiy3vN3czvUx4Ys3otuwGwHmd_movzRXGWMBa0scgiy7lVrlagaVJ1CwcX_xvdByaoa8Q1dIMBt38XHkuXy8s6vzS8T7_6er8/s1600/Price3%25C2%25A9JeanLouisFernandez037.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhaFjePKKL4S_87arIUoiuWQTUJmdkDmTZ2viHy8gfnHuwiy3vN3czvUx4Ys3otuwGwHmd_movzRXGWMBa0scgiy7lVrlagaVJ1CwcX_xvdByaoa8Q1dIMBt38XHkuXy8s6vzS8T7_6er8/s400/Price3%25C2%25A9JeanLouisFernandez037.jpg" width="400" /></a></div>
C'est l'histoire donc d'un jeune homme qui bon gré malgré va devoir passer à l'âge adulte dans un environnement déprimant, dans cette banlieue pauvre de Chicago, peu de perspectives d'avenir, pas de modèles adultes à respecter, le désenchantement et même le désespoir sont au bout du chemin.<br />
Daniel (Antoine Kahan, époustouflant de sincérité) a deux amis, Freund (Grégoire Baujat) et Misiora (Lionel Ligelser), ensemble, ils partagent bêtises d'adolescents et révoltes.<br />
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Daniel a aussi des parents, le père (Simon Bakhouche), fatigué, peu communicatif, se distrait en faisant des mots croisés, la mère (Françoise Gazio), plus active, venue d'un autre pays, lit l'avenir dans du marc de café.<br />
Et puis, il y a Rachel (Inès Cassigneul), la jeune fille d'abord entrevue par hasard, qui va devenir le premier amour de Daniel et son père, David (Rodolphe Dana), photographe au comportement trouble et dérangeant.<br />
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Les trois thèmes sont posés et vont se juxtaposer au fil du temps et du spectacle: l'amitié, la famille, l'amour.<br />
Mais surtout tout s'effiloche, les trois amis inséparables qui se disputaient et se réconciliaient vont être portés sans l'avoir vraiment voulu vers des voies différentes, le couple parental est déchiré par une vieille blessure (le père a surpris la mère souriant à un autre homme comme elle ne lui a jamais souri à lui), puis le père tombe malade (un cancer probablement dû à ses conditions de travail), et quant à l'histoire d'amour, elle sera paralysée par l'incompréhensible.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgA6QgrFwSIYCxfZRivD4RKnsW3VZI3gk_w-CYRGaBCSY0kUDBiq2teLep00-Q5TnRG3SirJgWk7fXP1dI4NxHw9gcl-v1gQQKfqM5-WCaqrmR3pGfps3ZxTAGVR1mTlYIdaiEMFkbuFno/s1600/Price3dav+id%25C2%25A9JeanLouisFernandez051.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="328" data-original-width="492" height="265" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgA6QgrFwSIYCxfZRivD4RKnsW3VZI3gk_w-CYRGaBCSY0kUDBiq2teLep00-Q5TnRG3SirJgWk7fXP1dI4NxHw9gcl-v1gQQKfqM5-WCaqrmR3pGfps3ZxTAGVR1mTlYIdaiEMFkbuFno/s400/Price3dav+id%25C2%25A9JeanLouisFernandez051.jpg" width="400" /></a></div>
Mais si tout cela n'est pas bien gai, il y a un tel vent de fraîcheur sur le plateau, une telle énergie que quelque chose de joyeux se dégage.<br />
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Le jeu des comédiens y est pour beaucoup.<br />
Tandis que les jeunes gens se défoulent sur les barres du plateau, devenus plus âgés, piteux pour l'un , voyou pour l'autre, ils arrivent à faire sourire.<br />
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Les rapports du fils avec ses parents tantôt distants, tantôt plus proches d'une tentative forcément inaboutie de rapprochement, permettent quelques moments d'émotion. Et les rapports de plus en plus étranges et troubles entre David, Daniel et Rachel ouvrent pour Daniel un autre chemin, une opportunité de vivre autrement.<br />
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Photos jean-Louis Fernandez<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.theatre2gennevilliers.com/price-2/" target="_blank">ici</a><br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-69808025115550451272017-11-22T17:34:00.000+01:002017-11-22T17:54:15.626+01:00Les Trois soeurs de Tchekhov de Simon Stone à l'OdéonA l'affiche au théâtre de l'Odéon, <i>Les trois soeurs</i> d'Anton Tchekov. Mais c'est un spectacle d'après Tchekhov et une adaptation. Le texte a été entièrement réécrit par le metteur en scène australien Simon Stone, rien à voir avec le texte original. Mensonge, Blasphème, Provocation! Le choc est rude pour les Tchekhoviens. Lors de la création au Theater Basel ( Bâle ,Suisse), <i>Die Drei Schwestern</i> ont reçu un accueil enthousiaste (voir <a href="https://www.nachtkritik.de/index.php?option=com_content&view=article&id=13388&catid=94&Itemid=100065" target="_blank">ici</a>) et ce changement de texte, en allemand, n'a choqué personne. Bien au contraire. Est-ce donc le texte traduit en français qui agace certains ou le fait d'avoir osé en faire un autre? C'est vrai qu'il sent un peu la traduction ce texte mais ce n'est qu'un élément du spectacle et quel spectacle!<br />
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Changement de langue, changement aussi quasiment de tout. Il y a bien trois soeurs, mais elles sont très différentes de celles créées par Tchekhov. Il y a bien une maison de famille mais pas dans une ville de garnison, c'est une maison de campagne. Il y a bien un frère faible, mais celui-ci est informaticien plutôt qu'artiste. Etc, etc<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCzFo3Xo9H5WQnNdZ3-9yTHgSd1oSvGtAFdxdmqqZZdpAiUjkMD8MS5IxY4ADkk5tgYRxDacLu6lPaByLyqa0bhGjSPcGyfzhsMLsRrR43YTmc6ibCbai2azqdM1z6MAlkf_Fuvzf_aS8/s1600/3soeurs.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="424" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCzFo3Xo9H5WQnNdZ3-9yTHgSd1oSvGtAFdxdmqqZZdpAiUjkMD8MS5IxY4ADkk5tgYRxDacLu6lPaByLyqa0bhGjSPcGyfzhsMLsRrR43YTmc6ibCbai2azqdM1z6MAlkf_Fuvzf_aS8/s640/3soeurs.jpg" width="640" /></a></div>
Nous voilà donc ailleurs et dans les années 2000. Il fait beau. Olga, Macha, Irina et leur frère André viennent passer quelques jours de vacances dans cette maison de campagne où les rejoignent amis, mari, compagnons d'hier et d'aujourd'hui.<br />
Le fait même que ce soit une maison de campagne inverse la situation prévue par Tchekhov, les trois soeurs n'y sont pas coincées, elles peuvent aller et venir comme bon leur semble et ne pas y revenir. D'ailleurs, elles n'étaient pas venues depuis longtemps. Ce sont leurs vies qu'elles veulent fuir et si Macha rêve de Brooklyn (et pas de A Moscou, A Moscou), c'est pour fuir son mariage et repartir à zéro avec son amant. Marié lui aussi à une femme dépressive et avec enfants.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhicwsjdaZ7BnSeEQ4uYQyJnkFLw-cHtPlK7YbgaClEGlDEl1cywPZV28hTfmGbVhsN9fyCoGQY18qjrMTZmnxxnV9vlJdg7qsgZL6bOonoPPb9rvt2SfGawVNqJlB3eS2Z3L3gussoSv4/s1600/3soeurs+4.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhicwsjdaZ7BnSeEQ4uYQyJnkFLw-cHtPlK7YbgaClEGlDEl1cywPZV28hTfmGbVhsN9fyCoGQY18qjrMTZmnxxnV9vlJdg7qsgZL6bOonoPPb9rvt2SfGawVNqJlB3eS2Z3L3gussoSv4/s400/3soeurs+4.jpg" width="400" /></a>Tous les personnages ou presque sont vaguement désespérés. Ils sont en mal d'amour, bien sûr, en mal de sens, en mal de réussite si infime soit-elle.<br />
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Mais ils s'amusent, plaisantent, s'engueulent, se réconcilient, boivent de l'alcool, prennent de l'extasy, envoient des textos, surfent sur Internet, font de la musique. Ils font même la cusine mais en bons anglo-saxons, chacun pour soi. Malheureux et pas malheureux.<br />
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Et la famille oublie d'aller verser les cendres du père dont l'urne funéraire reste comme un reproche.<br />
Mais comme chez Tchekhov, il y aura une fête d'anniversaire, un feu d'artifices, un vieil oncle tragi-comique, et une Natacha que tout le monde snobe et déteste et qui prendra sa revanche.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8mv4EsFvz5PErmiEYirmmNuwiXA7mxihEyig8LJinl7Y0z1Vv5aR9qS-AfmySIWkKoM_kJ5PgFUx6_473ThQZOyH83VPOaeQqpKqTucwFPC6xOgiwAcDiORVd-Zn97mN2VgAmKtQyKZA/s1600/3soeurs3.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8mv4EsFvz5PErmiEYirmmNuwiXA7mxihEyig8LJinl7Y0z1Vv5aR9qS-AfmySIWkKoM_kJ5PgFUx6_473ThQZOyH83VPOaeQqpKqTucwFPC6xOgiwAcDiORVd-Zn97mN2VgAmKtQyKZA/s400/3soeurs3.jpg" width="400" /></a></div>
La maison tient une place immense, une vraie maison avec baies vitrées et larges fenêtres construite sur un plateau tournant ce qui permet au spectacteur de suivre les comédiens de pièce en pièce jusque dans leur intimité, avec un effet de naturel impressionnant. Pas de comédiens immobiles lorsque l'un d'entre eux parle, pas de face au public, on a l'impression de surprendre les conversations, les pleurs étouffés, les confidences et ça va vite, très vite. Les comédiens sont étonnants, dirigés avec une précision remarquable.<br />
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Mais tournez manège, le temps passe et n'arrange rien.<br />
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Photos: Thierry Depagne<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.theatre-odeon.eu/fr/2017-2018/spectacles/les-trois-soeurs" target="_blank">ici</a>marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-39533404736375895412017-11-21T17:24:00.003+01:002017-11-21T17:25:44.220+01:00Ivresse(s) de Falk Richter , mes Jean-Claude Fall, au théâtre de la TempêteL'écrivain allemand Falk Richter avait mis lui même en scène en collaboration avec la chorégraphe hollandaise Anouk van Dijk au Festival d'Avignon, en 2013, son texte Ivresse(s) de façon très visuelle, rendons grâce à Jean-Claude Fall et à ses comédiennes et comédiens d'en donner une version qui met au premier plan, un texte fiévreux, ironique et militant.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuZx_IfghAi8ktd-dOipIUx1cruiW4akCT583ByIcT3tH6rT7HIXK69cXz0or3ZPR3IFmOW43EzayAoiVgBmXWPdNp-UKloB9ejoX9395wdqsf4ggLNNYYOrwd8Ks08b_Pn4DgsHjGV2s/s1600/ivresses.jpeg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1130" data-original-width="1500" height="301" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuZx_IfghAi8ktd-dOipIUx1cruiW4akCT583ByIcT3tH6rT7HIXK69cXz0or3ZPR3IFmOW43EzayAoiVgBmXWPdNp-UKloB9ejoX9395wdqsf4ggLNNYYOrwd8Ks08b_Pn4DgsHjGV2s/s400/ivresses.jpeg" width="400" /></a></div>
Comment le capitalisme financier peut-il se régénérer à chaque crise? Comment ce système en crise, celui dans lequel nous évoluons de gré et de force, s'insinue-t- il en nous?<br />
Au sein de notre vie quotidienne, dans nos rapports entre nous, dans nos relations amoureuses?<br />
Et comment peut-on lui échapper si on le peut?<br />
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Et moi là-dedans? Moi, mon couple, ma mère, mon père, mes amis ? Et moi, et moi, et moi?<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh08RWrxDVMBNFQKJzPP3SB9N9OLElmDYjb0uvqma4eS6xVrdgDxY-1Pq55-Dq4C3oZYqjF-3dzhkB8xuJ8YtYDWeV_-XEotpC50g9chcUcb0FcA4VsKjt8TT72h7JB1o_Tmn-h26QVzE8/s1600/ivresses2.jpeg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1065" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh08RWrxDVMBNFQKJzPP3SB9N9OLElmDYjb0uvqma4eS6xVrdgDxY-1Pq55-Dq4C3oZYqjF-3dzhkB8xuJ8YtYDWeV_-XEotpC50g9chcUcb0FcA4VsKjt8TT72h7JB1o_Tmn-h26QVzE8/s400/ivresses2.jpeg" width="400" /></a></div>
L'heure est grave donc mais le ton se fait souvent ironique, caustique ou carrément drôle. Le metteur en scène a ajouté au texte initial quelques extraits de Play Loud et Protect me qui contribuent à ces échanges sous formes de monologues, de dialogues, de bribes qui se succèdent.<br />
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Pas de décor tout au début sauf une avalanche de feuilles de papier blanc, de texte pas encore écrit, de work in progress, de tentative d'écriture avortée.<br />
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Puis peu à peu, sur des fils tendus sous nos yeux, les feuilles sont accrochées avec des pinces à linge comme dans un labo photo jusqu'à composer un écran vidéo improvisé. Il y en aura d'autres tout aussi apparemment improvisés, tout aussi légers, car la vidéo est tout le temps présente à partir d'écrans de smartphones qui serviront aussi de projecteurs, voire de micro.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJZwwwSUyjmuXql2nYdGeRT5B8SIZDlk3XHnvQ00E2Hq8ZUdt7o43n91Iw4LSzt9GUGdMJC6scL3ElTz_FA22-RJhw3JwKsfucJVX5hicXlm-peMZcTCKv3C158QT39zJ0Df3pIJEA7Zw/s1600/ivresses3.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1065" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjJZwwwSUyjmuXql2nYdGeRT5B8SIZDlk3XHnvQ00E2Hq8ZUdt7o43n91Iw4LSzt9GUGdMJC6scL3ElTz_FA22-RJhw3JwKsfucJVX5hicXlm-peMZcTCKv3C158QT39zJ0Df3pIJEA7Zw/s400/ivresses3.jpg" width="400" /></a></div>
Peu à peu aussi, après le premier texte, le rythme s'accélère, les rôles s'échangent, les couples se forment, père/fille, amant/amante, ami/ami, psy/patient. Les solitudes aussi. Les craquages aussi.<br />
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Mais si on frôle le fond, le désespoir, l'incompréhension, l'espoir et l'utopie (folle bien sûr) viennent aussi prendre leur marque. Et si un autre monde était possible. Et si ce que nous vivons n'était qu'une étape que nous pourrions regarder plus tard en se disant, c'était comme ça avant, à l'époque?<br />
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Photos: Marc Ginot<br />
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Toutes les infos <a href="https://www.la-tempete.fr/saison/2017-2018/spectacles/ivresses-78" target="_blank">ici</a><br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-39759249465984240622017-11-13T17:16:00.002+01:002017-11-14T16:07:29.923+01:00Un pays dans le ciel d'Ayat Fayez, mes Matthieu Roy, à la Scène Thélème<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtDdhCIoMhNExAG2LljA_xgD_K3kxl4A4KZkWWpy-3YT_mFD9pZZ-8ITAbdpveLuxf3Pi4t6Q0zt5Zo3c3qStozcCE7KdIhhT4hfJBtvWj6doFgX3SBn24mEVi5FVphmJlg86frjlZPuY/s1600/31_171108_RdL_0364.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhtDdhCIoMhNExAG2LljA_xgD_K3kxl4A4KZkWWpy-3YT_mFD9pZZ-8ITAbdpveLuxf3Pi4t6Q0zt5Zo3c3qStozcCE7KdIhhT4hfJBtvWj6doFgX3SBn24mEVi5FVphmJlg86frjlZPuY/s400/31_171108_RdL_0364.jpg" width="400" /></a></div>
Ayat Fayez, est un auteur de langue française envers et contre tout. Arrivé en France à l'âge de 5 ans, reparti en Iran à 14 ans, il n'a appris le persan dit-il que contraint et forcé.<br />
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Revenu en France après son bac, il fait ses études de philosophie, à Amiens où il vit heureux. Pas pour longtemps. Car l'arrivée au second tour de Jean-Marie Le Pen fait de lui "un étranger".<br />
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Il part à Paris où il entre à Normale Sup' comme "magistérien", "un sous normalien" dit-il, où on lui fait comprendre qu'il n'est pas vraiment de l'ENS.<br />
Parallélement, le rejet de l'étranger se fait plus manifeste en France, et le voilà étranger en Iran, étranger en France, et "profondément désolé de l'être." Alors, il part s'installer à Vienne, en Autriche sans avoir fini sa thèse. Mais de cette désolation, il fera une première pièce <i>Les Corps étrangers</i>, puis des romans et d'autres pièces. C'est de nouveau le cas avec Un Pays dans le ciel<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiBoG4zBHm9iuLjd5Gn5zUXlWmyW64BPkMmyVsYuUmrlfhlF0SaCRQcJzzdkVAEZn-dnHoGJNhpCwPSZH1vRaQhk556lyGtFDmgCzkALtaOC2Ge5LIV3YuZxxM4Za-iXFCcaC5icHqbik/s1600/35_171108_RdL_0151.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1068" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiBoG4zBHm9iuLjd5Gn5zUXlWmyW64BPkMmyVsYuUmrlfhlF0SaCRQcJzzdkVAEZn-dnHoGJNhpCwPSZH1vRaQhk556lyGtFDmgCzkALtaOC2Ge5LIV3YuZxxM4Za-iXFCcaC5icHqbik/s400/35_171108_RdL_0151.jpg" width="400" /></a></div>
Matthieu Roy et lui ont déjà collaboré pour créer <i>Les Corps étrangers</i> et <i>Un pays dans le ciel</i> est une commande du metteur en scène qui a pris corps à la suite d'une sorte de stage, une "résidence" improbable d'Aiat Fayez à l'OFPRA (l'Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides), puis à des entretiens réalisés, à Sevran au printemps 2017. Conçue initialement pour être jouée en appartement, la pièce trouve dans la petite salle de la Scène Thélème, un espace parfait de proximité des spectateurs avec les comédiens.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipBncLKA7c54a0jmLIpX-NokE-nM8o7AH_B7i9ulvspN7-1-0gA_kRHHHKP7kT7leI5uGu_ZRpfBsB23XVWvrKgIfE91_s0pLlNNb0pnMWj0sjhYzWyb5s4GvdHnKdfdA7j8RyIRCF6H0/s1600/15_171108_RdL_0051.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEipBncLKA7c54a0jmLIpX-NokE-nM8o7AH_B7i9ulvspN7-1-0gA_kRHHHKP7kT7leI5uGu_ZRpfBsB23XVWvrKgIfE91_s0pLlNNb0pnMWj0sjhYzWyb5s4GvdHnKdfdA7j8RyIRCF6H0/s400/15_171108_RdL_0051.jpg" width="266" /></a></div>
Ils sont trois. Trois comédiens (deux femmes, Hélène Chevallier et Sophie Richelieu, et un homme, Gustave Akakpo) qui vont partager tour à tour les rôles, les genres, les origines, les langues....pour faire vivre ces étranges étrangers venus chercher une nouvelle vie au péril de la leur. Et qui doivent raconter le plus pénible, les peurs, les viols, les menaces, les coups. Cette douleur que l'on interroge sans pudeur. Mais la pièce donne voix aussi aux autres, les Officiers de protection, ceux à qui incombe la responsabilité de les écouter, de démêler leurrs vérités et leurs mensonges, de décider si ils seront renvoyés ou s'ils pourront rester. Ou encore les interprètes. Et bien sûr, ceux qui veulent simplement renouveler leur carte de séjour et à qui il va manquer toutjours quelque chose et qui devront attendre, attendre encore et encore.<br />
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Le texte ironique et plein d'humour, l'interprétation des comédiens, font qu'en à peine une heure, on a fait un tour du monde, un monde d'étrangers.<br />
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Photos Christophe Raynaud de Lage<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.lascenetheleme.fr/unpaysdansleciel/" target="_blank">ici</a><br />
Ou encore sur le site de la Compagnie du Veilleur <a href="http://www.compagnieduveilleur.net/" target="_blank">ici </a><br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-40099044302294724212017-11-10T15:26:00.000+01:002017-11-10T15:26:04.970+01:00La Vita Ferma au Théâtre de l'Odéon (Berthier) de et mes de Lucia CalamaroIl y a des spectacles qui continuent à vous trotter dans la tête plusieurs jours après les avoir vus, comme une ritournelle douce et nostalgique. C'est le cas de La Vita Ferma (la vie suspendue). Peut-être parce que ce qu'aborde la dramaturge et metteuse en scène, Lucia Calamaro _ ce que deviennent nos morts lorsqu'ils ne vivent plus qu'en nous _ est à la fois si personnel et si universel.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" mozallowfullscreen="" src="https://player.vimeo.com/video/217504741" webkitallowfullscreen="" width="640"></iframe><br />
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Quand nous perdons une personne très intimement liée à nos vies, la douleur est terrible mais n'est-ce pas aussi terrible encore, quelques années plus tard, de constater que l'on ne se souvient plus exactement de son visage, des intonations de sa voix et que si l'on se souvient, c'est d'une image figée comme une vieille photo, d'un vieil enregistrement? Le temps a fait son oeuvre...<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHVfXALfZs3KznmYnL_hJ3udf6j1bMeUPmrK4vGerzBYWOuD7X0I7nwHde_RVYvo5qK0WMhFfnuLLFmsMAWikRF6_bce6ziikvPAIFBcZ7nEJ-3zFpD4JY8sWf0Rw3Pb12G874EFnXtxw/s1600/lucia_calamaro_foto_lucia_baldini_-2007_2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHVfXALfZs3KznmYnL_hJ3udf6j1bMeUPmrK4vGerzBYWOuD7X0I7nwHde_RVYvo5qK0WMhFfnuLLFmsMAWikRF6_bce6ziikvPAIFBcZ7nEJ-3zFpD4JY8sWf0Rw3Pb12G874EFnXtxw/s400/lucia_calamaro_foto_lucia_baldini_-2007_2.jpg" width="266" /></a></div>
Mais Lucia Calamaro prend toujours une distance ironique et drôle avec ses personnages et tout au long du spectacle, on rit beaucoup et souvent. Tout au début, Riccardo (Riccardo Goretti) et Simona (Simona Senzacqua) sont dans l'appartement qu'il est en train de quitter. On se doute qu'elle est morte et qu'il cherche à faire son deuil en quittant cet appartement où ils ont vécu ensemble avec leur petite fille, Alice (Alice Redini), âgée de onze ans. Tout est d'un blanc aveuglant, les parois, la lumière, les cartons de déménagement...Rêve? Hallucination? Peu importe, au fur et à mesure de leurs paroles, se détache ce qui a composé leur relation, des chamailleries, du rire, de la tendresse et des reproches, elle, fantasque, n'écoutait pas, elle était grognon, absorbée dans son travail de chorégraphe, mais di fragile et lui, parlant, parlant, parlant. Comme de vieux amoureux, ils évoquent leur première rencontre et l'image du couple se fait plus précise encore.<br />
<br />
Mais elle a tellement peur qu'il l'oublie ou qu'il garde d'elle une image idéalisée. Elle a peur mais se rit d'elle-même et nous avec eux.<br />
Le temps passe, Alice grandit, s'éloigne de son père puis plus tard quand elle-même a eu un enfant, ils se retrouvent, cherchant la tombe de Simona dans un cimetière.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVV9I_c5uIVf0E1sabWqAbeQxA_WpkU26s4_nv11muHgREv77G2e377odGF4nFayhKvAgN95CMXxajp35M0svrFCzK-p4zIqcZgxCFXuBDE1exY3P2qLDWkKXM0aEXXZnwRMKu02AQDqo/s1600/lucia_calamaro_foto_lucia_baldini_-2093.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiVV9I_c5uIVf0E1sabWqAbeQxA_WpkU26s4_nv11muHgREv77G2e377odGF4nFayhKvAgN95CMXxajp35M0svrFCzK-p4zIqcZgxCFXuBDE1exY3P2qLDWkKXM0aEXXZnwRMKu02AQDqo/s400/lucia_calamaro_foto_lucia_baldini_-2093.jpg" width="400" /></a></div>
Entre temps, on aura suivi la maladie de Simona, en particulier lors d'une scène étonnamment comique et bouleversante dans la salle d'attente d'un médecin, figurée par une rangée de chaises impossiblement jolies dans leurs couleurs éclatantes . On aura perdu l'envie de rire lorsque la petite Alice entendra malgré elle la peur et la douleur de sa maman mourante. Cette maman qui cherche désespéremment avec sa fantaisie coutumière la robe forcément à fleurs qu'elle portera quand ce sera fini. On aura vu Alice enceinte de son enfant. On aura suivi Riccardo sur son balcon, ce balcon qu'il aimait tant pour voir sans être vu. Oui, on aura vécu avec eux cet amour inoubliable et simple. Oui, on saura que le temps efface sur le sable les pas des amants oubliés. Mais nous, on n'a pas vraiment envie d'oublier.<br />
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Photos Lucia Baldini<br />
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toutes les infos <a href="http://www.theatre-odeon.eu/fr/2017-2018/spectacles/la-vita-ferma" target="_blank">ici</a><br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" mozallowfullscreen="" src="https://player.vimeo.com/video/217504566" webkitallowfullscreen="" width="640"></iframe>marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-16586951372594347312017-11-08T15:59:00.000+01:002017-11-08T15:59:12.623+01:00Criminel de Yann Reuzeau à La Manufacture des AbbessesUn couple, tranquille, heureux. Presque heureux car il y a la petite fille un peu trop sauvage qui inquiète son père, Xavier, mais elle, Camille, la mère, est confiante. Un couple heureux jusqu'au au moment où ils apprennent que le frère de Camille, Boris, va sortir de prison après avoir été condamné à quinze ans pour le meurtre de leur père. Et parce qu'il a aussi frappé Camille si violemment qu'elle a failli en mourir.<br />
<br />
A partir de là, tout se détraque, Xavier qui ne pardonne pas à son ancien ami, Camille qui pardonne trop (ou pas), Marion, l'ex-compagne de Boris qui a témoigné contre lui mais en mentant et Boris, un peu ours mais devenu presque un brave bougre, vont se confronter toujours deux par deux, faisant monter la tension.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhErA-XBdiI3-IzUhDSUugOb-twIYAo5bR1_eAajJhumw0uxnDCAap1hyphenhyphenvTJ1yWnmddWX2e2FJlnFJYV-m_3lER-GsMzmfCJBqtcRPzDWh9nHYEJVDllHggJ9UKvWXqiM1fDD86oZ1831U/s1600/criminel.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhErA-XBdiI3-IzUhDSUugOb-twIYAo5bR1_eAajJhumw0uxnDCAap1hyphenhyphenvTJ1yWnmddWX2e2FJlnFJYV-m_3lER-GsMzmfCJBqtcRPzDWh9nHYEJVDllHggJ9UKvWXqiM1fDD86oZ1831U/s320/criminel.jpg" width="320" /></a></div>
Mais au fond qui sont-ils? Cette petite cellule familiale prête à exploser, ces anciens amis et amoureux au bord du gouffre, de la violence, des non-dits? Quels secrets, quels mystères plombent cette vieille affaire, ce parricide?<br />
<br />
Pourquoi Boris s'en est-il pris à Camille? Et que s'est-il vraiment passé? Par trois fois, la scène du meurtre va être jouée sans livrer toutes les explications<br />
<br />
<br />
<br />
La mise en scène de l'auteur fait s'entrechoquer les personnages comme des boules de billard expédiées de main de maître sur un plateau tournant où les éléments de décor changent de place. Chacun d'entre eux semble tour à tour juste ou coupable mais coupable de quoi? Boris a tué mais ce n'est plus le même homme, Xavier, ce pillier de droiture, cet ami fidèle, est presque possédé par l'angoisse, Marion a menti mais elle semble si claire, si normale et Camille, si posée au début qui devient peu à peu borderline.....<br />
<br />
Mais la pièce n'emprunte que quelques éléments au thème policier, ce qui compte surtout, au-delà de la violence, c'est la souffrance indicible des unes et des autres qui ressurgit après tant d'années. Un texte fort servi par des comédiens et comédiennes à la hauteur de cette exigence.<br />
<br />
Photo (avec Blanche Veisberg et Morgan Perez): Gaël Rebel<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.manufacturedesabbesses.com/theatre-paris/criminel/" target="_blank">ici</a><br />
Le texte est publié par Actes sud Papiers.<br />
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Sur la genèse de la pièce :<br />
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<div style="display: inline-block; position: relative; width: 100%;">
<iframe allowfullscreen="" src="https://www.theatre-video.net/embed/dGt4jVwv" style="border: none; height: 100%; left: 0; position: absolute; top: 0; width: 100%;"></iframe><div style="padding-top: 56.25%;">
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-28081529248357558842017-10-30T19:24:00.002+01:002017-10-31T10:10:19.809+01:00Un Grand amour de Nicole Malinconi, mes Jean-Claude Berutti au Théâtre des Martyrs (Bruxelles)C'est une vieille dame, assise sur son fauteuil, dans son salon. Elle est veuve, sans doute un peu seule, et elle raconte sa vie avec son mari, son grand amour. Mais ce n'est ni un soliloque ni une adresse au public. Elle a une interlocutrice, que l'on ne voit pas, mais que l'on devine: une journaliste venue l'interroger. Une journaliste qui a écrit un livre et qui le lui a envoyé.<br />
<br />
Cette journaliste, c'est Gitta Sereny (1921-2012) dont on a déjà parlé ici à propos de Mayday (<a href="https://marsupilamima.blogspot.fr/2017/02/mayday-de-dorothee-zumstein-mes-julie.html" target="_blank">ici</a>), vu au théâtre de la Colline, en frévier 2017. Et cette vieille dame qu'elle est venue interroger s'appelle Theresa Strangl, l'épouse de Franz Strangl, le bourreau de Treblinka et de Sobidor, réfugié au Brésil. Gitta Sereny l'avait longuement rencontré alors qu'il était en prison, en Allemagne, après son extradition et sa condamnation à vie et c'est alors qu'elle avait écrit ce livre <i>Au Fond des ténèbres</i> (Denoël).<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr4Gh1NZaFkEqebVYhjQ3Rrx078quJSnDPgNu4eJvMoIPwur90OwIVMkQkyhhKbxXwhZg526lh4vJ2-KRqE6UNFMcOMcAz4l47fcBGaFSgrRLm6pffjy4mF3Hpfv4cwMkARQXrD6gmCfU/s1600/Un+grand+amour_0002_Lanc%25CC%25A7on.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhr4Gh1NZaFkEqebVYhjQ3Rrx078quJSnDPgNu4eJvMoIPwur90OwIVMkQkyhhKbxXwhZg526lh4vJ2-KRqE6UNFMcOMcAz4l47fcBGaFSgrRLm6pffjy4mF3Hpfv4cwMkARQXrD6gmCfU/s400/Un+grand+amour_0002_Lanc%25CC%25A7on.jpg" width="266" /></a></div>
L'auteure belge, Nicole Malinconi, s'est inspirée de cette histoire pour donner vie à Theresa, ses doutes, ses conflits intérieurs, ses mensonges, sa vérité. Que savait-elle des activités de son mari? Qu'en pensait-elle? Peu à peu, comme si la journaliste était là, comme si elle posait ses questions, sa question, Theresa parle.<br />
<br />
Ce n'est pas une confession, pas un aveu. Le trouble est présent, pesant. Très vite, le spectateur est convaincu qu'elle savait, d'ailleurs, elle le dit presque. Mais elle l'aimait. Elle l'aimait.<br />
<br />
Et elle l'a prouvé, elle l'a suivi partout. Elle a traversé l'Europe en guerre, seule avec ses quatre enfants. Elle a su reconstruire sa vie, leur vie, à Sao Paulo, au Brésil si loin de son Autriche natale. Une femme forte. Volontaire. Digne. Oui digne. De cette dignité de grande bourgeoise en collier de perles.<br />
Une femme qui pleure rarement, mais pourtant, oui, elle a pleuré lorsque malgré elle, elle a su et qu'il lui a menti. Quand elle a compris qu'il ne se contentait pas de simples "travaux de construction", mais qu'il tuait et faisait tuer. Elle évoque les moments de doute, de crainte, les soirs où son corps, pas sa tête, lui a demandé de se refuser à lui.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHl4UeCVcLlBmv3quXHHYCgxWWsyaI0-1hUSPCAqZZiO1AVQSNZW5SWzyzNBMpArkUU6eTKAR9zU9z9vg6js6QM_wY0hA8-L1zQ0BNRK5coJj8KXx0O-7R8QM-BCKibeUUtmoU142d0KM/s1600/Un+grand+amour_0007_Lanc%25CC%25A7on.JPG" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHl4UeCVcLlBmv3quXHHYCgxWWsyaI0-1hUSPCAqZZiO1AVQSNZW5SWzyzNBMpArkUU6eTKAR9zU9z9vg6js6QM_wY0hA8-L1zQ0BNRK5coJj8KXx0O-7R8QM-BCKibeUUtmoU142d0KM/s400/Un+grand+amour_0007_Lanc%25CC%25A7on.JPG" width="400" /></a></div>
Le corps donc pas sa tête. Elle a tenu tête. Face à lui, face au monde, face à elle-même. Elle ne craque pas devant la journaliste, elle raconte, elle écoute les questions et elle répond. Elle a lu le livre. Elle ne peut plus dire qu'elle ne sait pas. Mais elle ne peut plus croire non plus qu'elle ne savait pas. Elle ne peut plus croire qu'elle n'a pas finalement une part de culpabilité, de responsabilité.<br />
<br />
Si elle doit craquer, ce sera seule, devant son miroir, derrière sa cigarette, plus tard, lorsque la journaliste venue de si loin, sera repartie. Là peut-être, elle pleurera encore une fois. Les confessions d'une vieille dame indigne, cela reste au fond de la conscience, à empoisonner les souvenirs jusqu'à l'amour. Mais on ne le saura pas.<br />
<br />
Le metteur en scène Jean-Claude Berutti a trouvé l'interprète idéale pour ce rôle si compliqué, si fort et si subtil, la grande comédienne Janine Godinas. Et on ne peut que souhaiter que cette pièce revienne en France, après la création, à Roanne.<br />
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Photos: Virginie Lançon.<br />
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Toutes les infos <a href="http://theatre-martyrs.be/saison/un-grand-amour/6014FF2F-E612-0159-1800-DFDD39174F13/" target="_blank">ici</a><br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" mozallowfullscreen="" src="https://player.vimeo.com/video/238918307" webkitallowfullscreen="" width="640"></iframe><br />
<a href="https://vimeo.com/238918307">UN GRAND AMOUR</a> from <a href="https://vimeo.com/user8670615">Rideau de Bruxelles</a> on <a href="https://vimeo.com/">Vimeo</a>.<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-74000505861683252792017-10-18T15:12:00.005+02:002017-10-18T15:12:59.830+02:00Morgane Poulette de T.Frayner, mes Anne Monfort au Colombier de BagnoletMais quel nom improbable, Morgane Poulette! C'est qui? C'est quoi? Qu'est-ce que ça veut dire de s'appeler comme ça? Morgane Poulette! Pas facile à porter ce nom là. Même pour une junkie, une junkie faraude et paumée. Une junkie qui sent la gerbe, qui se traîne, qui ne pense qu'à sa dose. Une junkie dont ses amis disent ceci ou cela mais elle n'a pas de bons, de vrais amis contrairement à Thomas Bernet, riche, beau, gentil, acteur de séries télévisées qui se prend d'amour pour elle et qui a de vrais amis.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn5lwLtqnT2p_lmweSptGNTLYitBfHmE_G31Zx5xJ96xQUVZK3gc3Fy8wZbxjfbk_PHhSTCvUU5TUEGD0spBGxrUN148RKgfGX1loV8DzEyQBbi6qnVIU5NVOE_GUyjnQlY4dnptSQAJE/s1600/morgane+poulette.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="394" data-original-width="578" height="272" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhn5lwLtqnT2p_lmweSptGNTLYitBfHmE_G31Zx5xJ96xQUVZK3gc3Fy8wZbxjfbk_PHhSTCvUU5TUEGD0spBGxrUN148RKgfGX1loV8DzEyQBbi6qnVIU5NVOE_GUyjnQlY4dnptSQAJE/s400/morgane+poulette.jpg" width="400" /></a></div>
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A partir de deux textes de Thibault Fayner (<i>Le camp des malheureux </i>et<i> La Londonnienne,</i> éd. Espace 34, écrits à cinq ans d'intervalles), Anne Monfort compose une lugubre, belle et poétique mise en scène. Du noir, des lumières dorées ou jaunâtres comme le fog londonien, et au milieu d'un carré d'eau, une petite île de mousse sur laquelle se tient la comédienne, Pearl Manyfold. Alors, c'est elle Morgane Poulette?<br />
<br />
Oui et nom, oui et non. Morgane Poulette, c'est un nom, une création, une créature, une invention, un personnage et ce sont les autres qui en parlent, ses mauvais amis et les bons amis de Thomas Bernet. Pearl Manufold prête son corps et sa voix au texte, en français et parfois en anglais, elle incarne le noir, la coke, les paumés du Camp des malheureux, les anges déchus, elle incarne la quête de Thomas, le chagrin de Thomas qui ne sait pas où revoir, où retrouver la belle qu'il a perdu, elle incarne les bus des nuits, la fille qui dort sur son sac de peur qu'il soit volé, elle incarne la nuit, la nuit londonienne. Morgane Poulette n'a pas de parole, on lui parle, on lui dit, on dit d'elle. Mais elle, la chanteuse pop, elle n'a pas de voix.<br />
<br />
Elle a pour répondant une voix off (celle de Jean-Baptiste Verquin), une voix qui évoque les mystères, les chants d'un Maldoror, les voix de la douleur, les voix d'une puissance lointaine, les voix qui apaisent, les voix qui calment, les voix intérieures, les voix d'un conte de fées, voix maléfiques ou voix magiques.<br />
<br />
Morgane Poulette aimera Thomas Bernet autant que Thomas l'aime. Mais Thomas se noye et Morgane Poulette, plonge littéralement dans le chagrin. Mais elle reviendra. Elle rechantera. Elle refera de la musique. Elle revivra. Elle vivra "l'enterrement de la classe ouvrière" sous Margaret Thatcher et l'enterrement du rock qui suit la Dame de Fer au tombeau. Elle vivra. Elle vivra la fin d'un monde. Mais elle vivra.<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.lecolombier-langaja.com/programmation/2017-2018/morgane-poulette/" target="_blank">ici</a><br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="360" mozallowfullscreen="" src="https://player.vimeo.com/video/224825727" webkitallowfullscreen="" width="640"></iframe>marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-55965984375711983482017-09-17T16:43:00.001+02:002017-09-17T16:43:32.818+02:00La Pitié dangereuse de Stefan Zweig, mes Simon McBurney aux Gémeaux, à SceauxLe metteur en scène britannique, Simon McBurney, et les comédiens allemands de la Schaubühne font de <i>La</i> <i>Pitié dangereuse</i> de l'auteur autrichien Stefan Zweig (en français, trad. Alzir Hella. Grasset. ou Livre de Poche) le premier choc du Festival d'Automne.<br />
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Pourtant, on a un peu oublié Stefan Zweig, on connaît généralement plus son nom que son oeuvre, on sait qu'il a beaucoup écrit, poésies, biographies, nouvelles, qu'il a beaucoup voyagé, qu'il était juif et qu'il a mis du temps à comprendre qu'il lui fallait fuir, partir, choisir l'exil en 1934 avant de se donner la mort avec son épouse en 1942, à Pétropolis, au Brésil. <i>La Pitié dangereuse</i> (Ungeduld des Herzens), publié en 1939, est son seul roman.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2n-nz_ca2hromcaBMlfuM13bsYgTLZZp6_dfE9CuZgoyMFf4YE5-wH8NuLKHmprHCPdck98-MOK3oKKvNzYg8DbRGEJMMLvoXm8tQsMv3Ai-4TWWNU8PZSImYytIelcNPTAfEUvDHzfU/s1600/La+Piti%25C3%25A9+Dangereuse+5+c+gianmarco+bresadola.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg2n-nz_ca2hromcaBMlfuM13bsYgTLZZp6_dfE9CuZgoyMFf4YE5-wH8NuLKHmprHCPdck98-MOK3oKKvNzYg8DbRGEJMMLvoXm8tQsMv3Ai-4TWWNU8PZSImYytIelcNPTAfEUvDHzfU/s400/La+Piti%25C3%25A9+Dangereuse+5+c+gianmarco+bresadola.jpg" width="400" /></a></div>
La grande force de Simon McBurney, c'est de jouer sur les mots. Ce sont les mots, l'écriture, qui composent un extraordinaire fond sonore à cette histoire étrange, presque mélo.<br />
<br />
Peu de décor, juste une vaste salle, des bureaux, des micros, une vitrine de musée, un peu de vidéo. De la lumière et de la pénombre. Quelques sons.<br />
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<br />
A la veille de la Première Guerre mondiale, un jeune officier, Hoffmiller, est convié à une fête chez un grand bourgeois de la ville, le baron de Kekesfalva. Timide, naïf, il est vite grisé par l'ambiance à laquelle il est loin d'être habitué. Et il invite à danser la fille du baron, Edith, sans se rendre compte que la jeune fille est paralysée. Terrifié, il s'enfuit mais il est de nouveau invité et va devenir vite l'ami de la famille quitte à être moqué par ses copains de régiment.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgR6GZvcb6XeAxYbNBUyrlFB-cs_hO-ZdQf4mM-87HABCOExbDcCAPhFIPhnMc6In3mOe5_sXGif9BKPIO7GFVje1qsiVuR0h5vXTAiFZ60hR4ulSZGNZXrGGLExsiRyjaTf74pBc5oNqM/s1600/La+Piti%25C3%25A9+Dangereuse+6+c+gianmarco+bresadola.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgR6GZvcb6XeAxYbNBUyrlFB-cs_hO-ZdQf4mM-87HABCOExbDcCAPhFIPhnMc6In3mOe5_sXGif9BKPIO7GFVje1qsiVuR0h5vXTAiFZ60hR4ulSZGNZXrGGLExsiRyjaTf74pBc5oNqM/s320/La+Piti%25C3%25A9+Dangereuse+6+c+gianmarco+bresadola.jpg" width="320" /></a></div>
Jusqu'au moment où il se rend compte qu'Edith éprouve pour lui une passion irrépressible. Incapable de la tenir à distance, incapable de lui faire comprendre qu'il n'est pas attiré par elle, il s'enferre dans de pieux mensonges, lui laissant même entendre que si elle accepte de se faire soigner (ce qu'il sait impossible), il l'épousera. Cette faiblesse face aux sentiments d'Edith se double d'une autre, celle qu'il éprouve pour son père, miné par la maladie de sa fille.<br />
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Même lorsqu'il apprend que le baron, anciennement juif et pauvre, s'est approprié titre et château par une magouille minable qui s'est toutefois terminée par une belle histoire d'amour, il garde pour cet homme admiration et compassion. Bien sûr, cela finira mal. Et la couleur est donnée dès le début de la pièce par l'exposition du costume ensanglanté de l'archiduc François-Ferdinand, à Sarajevo.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcFzknQPlFlheJeYramVrefGD7uCyjKguBiyR6Ysotux9BBGuaJHx9pJ127iFbMf9gKfeidFh-DNaRrfDCtR7N5lqg6smHrp_9ZF_n8vzz-_SIXNHUtWdjD6PFcmVv4YIwf3PnmouSNig/s1600/La+Piti%25C3%25A9+Dangereuse+4+c+gianmarco+bresadola.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcFzknQPlFlheJeYramVrefGD7uCyjKguBiyR6Ysotux9BBGuaJHx9pJ127iFbMf9gKfeidFh-DNaRrfDCtR7N5lqg6smHrp_9ZF_n8vzz-_SIXNHUtWdjD6PFcmVv4YIwf3PnmouSNig/s400/La+Piti%25C3%25A9+Dangereuse+4+c+gianmarco+bresadola.jpg" width="266" /></a></div>
Avec une maîtrise remarquable pour diriger ce texte dit tantôt par un comédien, tantôt par un autre, mimé par l'une et dit par l'autre, l'un après l'autre mais parfois en même temps, Simon McBurney apparaît cette fois comme un chef d'orchestre, un compositeur ou plutôt un arrangeur, distribuant rôles et partitions.<br />
<br />
Une gageure parfaitement relevée par des comédiens étonnants, d'une justesse infinie, suivant un rythme haletant entrecoupé de pauses, parfois comiques, parfois presque tendres, même si l'ensemble reste volontairement distant, calculé, froid. Impuissance, faiblesse, cynisme, bons sentiments, tout se mélange, non seulement au cœur de l'histoire qui se joue sur la scène mais à une échelle plus large, c'est toute une société, tout un monde qui va s'écrouler avec la première guerre mondiale alors que Zweig écrit ce texte à la veille de la deuxième et que notre monde semble à son tour terriblement ébranlé.<br />
<br />
Spectacle présenté au Théâtre des Gémeaux à Sceaux, dans le cadre de la programmation hors les murs du Théâtre de la Ville<br />
<br />
Toutes les infos <a href="https://www.festival-automne.com/edition-2017/simon-mcburney-la-pitie-dangereuse" target="_blank">ici</a>, ou <a href="http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-lapitiedangereusesimonmcburneyschaubuhne-1218" target="_blank">ici</a> et <a href="http://www.lesgemeaux.com/spectacles/la-pitie-dangereuse/" target="_blank">ici</a><br />
<br />
Photos Gianmarco Bresadola<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-43312124947002840652017-09-16T16:36:00.003+02:002017-09-16T16:37:41.410+02:00Les Aveugles de Maurice Maeterlincq mes Daniel Jeanneteau au T2G<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">Pour ceux qui ne
connaissent pas Daniel Jeanneteau, disons que c'est un extraordinaire
scénographe devenu metteur en scène et aujourd'hui, le nouveau directeur du Théâtre de Gennevilliers.</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">Dans ce spectacle qu'il a créé en 2014 au Studio Théâre de Vitry, il met en scène d'une façon très particulière le
texte de Maurice Maeterlinck, dans une obscurité neigeuse, grisâtre,
une brume de marais . Les spectateurs, presque malgré eux,
pénètrent dans la salle, les bras un peu tendus, le pied vacillant,
pour s'approcher, s'accrocher à une chaise devinée et s'asseoir,
vite, tout de suite ou un peu plus loin.</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTxXhyphenhyphenOosKDRrhBByI9LznrbVeu6hdzLCR3qp6DEW1xu3FV5UaWatsEj4Q4X8KH5QqoFl_NYRHt1PyNQ2pEu_F-sl0MjraEW1Yi4vgAXC76n491RxjjAK8DsD_WyI9otwk44sbz3zesco/s1600/03-Les-Aveugles2.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><span style="font-family: inherit;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgTxXhyphenhyphenOosKDRrhBByI9LznrbVeu6hdzLCR3qp6DEW1xu3FV5UaWatsEj4Q4X8KH5QqoFl_NYRHt1PyNQ2pEu_F-sl0MjraEW1Yi4vgAXC76n491RxjjAK8DsD_WyI9otwk44sbz3zesco/s400/03-Les-Aveugles2.jpg" width="400" /></span></a></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">On s'habitue peu à
peu à ce flou déstabilisant, au point de l'accentuer, de fermer les
yeux, ou même d'enlever des lunettes inutiles. </span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">Car, il faut tendre
l'oreille. </span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">D'abord aux sons (le spectacle est co-produit par
l'Ircam), cornes de brume, bruissements d'aile, battements de portes
ou d volets qui claquent, cris d'oiseaux…</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">On a presque
l'impression d'être frôlé. Par qui ? Par quoi ?</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">Et puis, viennent les voix.
Celles de ces aveugles perdus quelque part, sur une île. Abandonnés
par leur guide, le vieux prêtre qui aurait dû les reconduire
jusqu'à leur foyer, là où ils se sentent en sécurité, là où ils
ont leurs marques. Plaintives, coléreuses, grincheuses, affolées, telles sont les voix des hommes et des femmes de ce petit groupe hétérogène,
jeunes et vieux, fous ou raisonnables et même un sourd et un
nouveau-né.</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">C'est admirable même
si parfois certaines voix sont moins justes, plus imprécises. Mais
cette imprécision fait partie de ce que l'on devine, de ce que l'on
ressent, de cette angoisse de mort, de cette envie de vivre. Ne
sommes nous pas tous perdus dans un monde dont on sait qu'on ne le
comprendra jamais ?</span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;">Toutes les infos <a href="http://www.theatre2gennevilliers.com/les-aveugles/" target="_blank">ici</a></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<span style="font-family: inherit;"><br /></span></div>
<span style="font-family: inherit;"><br /></span>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-59715008371448364392017-09-12T23:13:00.002+02:002017-09-12T23:13:56.335+02:00Reprise de La Gentillesse au Théâtre Paris VilletteJe recycle ce billet parce qu'on peut retrouver ce spectacle les 15 et 16 septembre à 20H au <a href="http://www.theatre-paris-villette.fr/" target="_blank">Théâtre Paris Villette</a> en ouverture du Festival Spot:<br />
<br />
<br />
<br />
Quand on passe la moitié de la semaine dans les salles des théâtres, il y a - heureusement - toujours un moment où on se dit qu'on a bien fait de sortir, d'affronter les ors du soir qui tombe (souvent plus noirs qu'autre chose) et d'aller s'asseoir quelque part pour se prendre quelque chose sur la tête qui vous emmène ailleurs.<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtXBVP2Cg7fZsHt-aLN78BY_voYoJsnIPwT0iuWQIcuBUHFowFLHuQSCK7HxLAnCwPzxpjJw4Vq8jRPY3ga1bRaeZ70cWlWs15FxHLfdsEU4Qddc9BQALhY0NNvdOROeBLjVhWCvbBWjo/s1600/gentillesse-500x333.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgtXBVP2Cg7fZsHt-aLN78BY_voYoJsnIPwT0iuWQIcuBUHFowFLHuQSCK7HxLAnCwPzxpjJw4Vq8jRPY3ga1bRaeZ70cWlWs15FxHLfdsEU4Qddc9BQALhY0NNvdOROeBLjVhWCvbBWjo/s400/gentillesse-500x333.jpg" width="400" /></a></div>
Inspiré nous dit-on de la Conjuration des Imbéciles de John Kennedy Toole et de L'Idiot de Fédor Dostoievski, La Gentillesse de Christelle Harbonn, suprend dès les premières minutes. Gilbert emberlificote et déberlificote de longs fils colorés avec l'aide de Blandine qu'il engueule copieusement. Mais elle est gentille Blandine, elle veut surtout l'aider, le sortir de sa solitude, de sa misanthropie, de son isolement. Mais elle aussi a peur d'être seule alors elle sourit. Tout le temps.<br />
<br />
Elle arrive à le persuader de venir chez sa mère qui lui trouvera un boulot, un petit boulot, un boulot qui lui conviendra. Et Gilbert va devenir Gloria, une sorte majordome qui a pour mission de sélectionner les intrus et de les introduire par la bonne porte. La mère, Marianne, immobile, rêve qu'elle est morte mais quand elle se réveille, elle se pose là. Là et bien là en attendant de partir pour les îles Kerguelen refaire le monde ou du moins le sien. Il y a l'autre fille, Solenne, celle qui est très belle. Et puis survient un visiteur, Adrien.<br />
<br />
Ce mélimélo de solitudes, ça fait une famille pas plus improbable qu'un rêve et ça donne matière à anicroches, à conversations, à digressions. Chaque personnage porte le prénom de l'acteur qui l'incarne, ce n'est pas un hasard.<br />
<br />
Il tombe des trucs du plafond, des trucs blancs, morceaux de plâtre qui se cassent comme des assiettes ratées par un jongleur maladroit, des plumes d'ange ou des confettis qui atterrissent en douceur. Des images surgissent, lorsqu'ils se mettent tous à nu, dans cette blancheur des corps du Jardin des Délices ou de sculptures de marbre ou de l'Enfer de Dante ou encore lorsque Solenne reçoit en cadeau d'anniversaire un tableau sans tableau. Les divans sont profonds mais sans assise, facile de tomber au fond. Au fond. Au fond de la Nef des Fous voguant vers un inutile et éternel ailleurs.<br />
<br />
Photo: Ronald Reyes<br />
<br />
Toutes les infos <a href="http://www.theatre-paris-villette.fr/spectacle/la-gentillesse/" target="_blank">ici</a><br />
<br />
Voir aussi les autres propositions du Festival sur le même lien<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-29702059048811639002017-09-09T10:47:00.001+02:002017-09-09T10:47:27.007+02:00Communiqué Action de soutien à Kirill Serebrennikov à Paris<div style="height: 0px;">
<br /></div>
<div style="color: #26282a; font-family: "Helvetica Neue", Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 13px;">
<div id="ydped49c14byiv0825313190">
<div class="ydped49c14byiv0825313190WordSection1">
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
A l’invitation de Chaillot - Théâtre national de la Danse, du Festival d’Avignon et du Centre Dramatique National Normandie-Rouen, un rassemblement de représentants du spectacle vivant et du cinéma français aura lieu dimanche pour une première action de soutien au metteur en scène et réalisateur russe Kirill Serebrennikov.</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Ce rassemblement sera l’occasion :</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoListParagraph" style="background-color: white;">
- de signer et rendre public une lettre interpellant l’Ambassadeur de Russie en France sur la situation de Kirill Serebrennikov</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoListParagraph">
<span style="background-color: white;">- et le photographe </span><span style="background-color: yellow;">Olivier Ciappa</span><span style="background-color: white;"> réalisera une série de « photos témoins » de ces personnalités réunies dans le Grand Foyer du théâtre, face à la Tour Eiffel.</span></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Sont d’ores et déjà annoncés :</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Didier Deschamps, Directeur de Chaillot – Théâtre national de la Danse</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Olivier Py, Directeur du Festival d’Avignon</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
David Bobée, Directeur du CND de Normandie-Rouen</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Nicolas Bouchaud, Isabelle Carré, Béatrice Dalle, Valérie Dréville, Aurélie Filippetti , Marcial di Fonzo Bo, Louis Garrel, Marie-Agnès Gillot, Marc Lainé, Jack Lang, Mélanie Laurent, Pierre Maillet, André Markowicz, Arnaud Meunier, Marc Minkowksi, Denis Podalydès, Charlotte Rampling, Christophe Rauck, Jean-Michel Ribes…</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Ce rassemblement aura lieu le dimanche 10 septembre à 11h.</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Chaillot – Théâtre national de la Danse</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
1, place du Trocadéro – Paris 16e</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
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<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<b>Kirill Serebrennikov</b> est un metteur en scène et réalisateur russe âgé de 48 ans, directeur du Gogol Center qui est probablement la scène la plus créative et la plus dynamique de Moscou et certainement la plus militante dans la Russie de Poutine où la liberté de création est tolérée mais pas pour ceux qui s’oppose clairement à certaines dérives de ce pays. Il est également très engagé pour la cause LGBT. Au Gogol Center, il travaille notamment avec une équipe de jeunes comédiens issus d’une récente promotion du Théâtre d’Art de Moscou (la plus prestigieuse école de théâtre en Russie) et qui, au vue de leur succès, a été baptisée « Studio 7 », symboles de la jeune génération d’interprètes russes, rompus à toutes les disciplines et fortement engagés.</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Kirill fait partie des rares réalisateurs russes connus à l’étranger, et notamment en France, où il a remporté le Prix spécial du festival de Cannes 2016 pour son film <em>Le Disciple</em>, adaptation de sa propre création au centre Gogol, d’après la pièce de Marius von Mayenburg. En 2015, son dernier film, <i>Trahison</i>, a été nommé au Grand prix du jury de la Mostra de Venise<i>.</i><span style="font-size: 12pt;"></span></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
En France, son travail de metteur en scène a été présenté pour la première fois en 2014 sur les scène du Théâtre National de Chaillot avec son adaptation du <i>Songe d’une nuit d’été</i> et <i>Les Métamorphoses</i>, spectacle co-créé avec David Bobée (Directeur du CDN de Normandie-Rouen). En 2015 et 2016, il est l’invité du festival d’Avignon avec <i>les Idiots</i> et <i>les Ames mortes</i>.</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
<br /></div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
Après de premiers « ennuis » connus à son retour d’Avignon en 2015 (où la presse le présente comme le metteur en scène anti-poutine), les choses s’étaient apaisées jusqu’aux évènements de ce printemps (1<sup>re</sup> arrestation et perquisitions au mois de mai), de cet été (annulation la veille de la première de son spectacle dédié à <i>Noureev</i> créé avec le Ballet du Théâtre Bolchoï, officiellement car le spectacle n’était pas prêt mais l’évocation très claire de l’homosexualité de Noureev dans le spectacle en est probablement la vraie raison) et de celte rentrée : nouvelle arrestation lors d’un tournage à Saint-Pétersbourg, convocation devant la procureur qui lui confirme des accusations de détournements de fonds publics (versés pour la création de spectacles qui selon l’accusation n’auraient pas été créés alors qu’il s’agit notamment de ceux que nous avons accueillis à Chaillot…) et menace de dix années d’emprisonnement. Actuellement, Kirill est assigné à résidence à son domicile et ne peux plus communiquer avec personne.</div>
<div class="ydped49c14byiv0825313190MsoNormal" style="background-color: white;">
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marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-38785917288284188412017-05-11T16:36:00.001+02:002017-05-11T16:36:17.522+02:00Ici, il n'y a pas de pourquoi de et avec Tony Harrisson au Lucernaire<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEided1R0jfq0McqgSJimEu4juFOvxixXz8r8W9hB-ybyOl0ZR-Yc2IVpWnW_5RKE2iAzslJpkj4fAbYuwn3mbPr8EUb8HPeNPSpOdhw1Zn-HOM7VkVR2kINiAzyPaDYGLkWbtaO_jLid2w/s1600/primo026.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEided1R0jfq0McqgSJimEu4juFOvxixXz8r8W9hB-ybyOl0ZR-Yc2IVpWnW_5RKE2iAzslJpkj4fAbYuwn3mbPr8EUb8HPeNPSpOdhw1Zn-HOM7VkVR2kINiAzyPaDYGLkWbtaO_jLid2w/s400/primo026.jpg" width="400" /></a></div>
En mettant en scène l'adaptation théâtrale de <i>Si c'est un homme</i> de Primo Levi, adaptation réalisée par l'auteur et PierralbertoMarcé, Tony Harrisson propose sa propre adaptation en collaboration avec Cécilia Mazur et en y ajoutant un élément essentiel: la musique.<br />
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Cette musique est celle du hang, cet instrument bizarre que l'on entend souvent sur des tons un peu angéliques, cristallins, reflétant des cris d'oiseaux ou une imaginaire musique céleste.<br />
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Sous les doigts de Guitoti, l'instrument émet des sons plus glacés, feulements, gémissements, grondements qui se glissent sous les mots du comédien. Des mots simples, terribles, remarquables et universels. Car l'approche de l'adaptation étend le texte à un homme universel,un homme dans un camp, quelque part, on ne sait pas quand.<br />
Un homme qui a survécu à la déshumanisation, à l'anéantissement voulu et provoqué par des bourreaux invisibles, absents. Un homme dont la volonté ne se brise jamais totalement même si il frôle l'abjection en permanence, un homme qui veut tenir, au moins jusqu'à un hypothétique printemps.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgB-y-Ofc6tdY0rr9CM8eKNZ0DX0o1c4HAkatvX5wGSK1USBt7fQjnzOmxBGoc83IOwaGHbrQ2L1TXTUBrrn8ezh73OLTO70L20hyLtPTM4GonrpaSYAUgM3p2UxXecur92tj7VAz9JPuI/s1600/_DSC9252.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgB-y-Ofc6tdY0rr9CM8eKNZ0DX0o1c4HAkatvX5wGSK1USBt7fQjnzOmxBGoc83IOwaGHbrQ2L1TXTUBrrn8ezh73OLTO70L20hyLtPTM4GonrpaSYAUgM3p2UxXecur92tj7VAz9JPuI/s400/_DSC9252.jpg" width="400" /></a></div>
Il témoigne, il raconte, il revit les souffrances physiques et mentales. Il les porte en lui. il ne sait pas pourquoi il est là mais il sait que cette question n'a pas de raison d'être, que c'est la question la plus vaine, la plus absurde, qu'il n'y a pas de réponse à cet affront sans nom à sa dignité d'homme, à son existence, à son essence.<br />
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Les jeux de lumière ou plutôt les jeux d'ombre font surgir des barbelés, des grilles, de simples poteaux de bois, le prisonnier, l'esclave, l'homme, baigne dans une lumière bleue, la couleur la plus froide, son corps ploie, se redresse, et ploie encore. Les mouvements de ce corps finalement indestructible sont ceux d'un danseur, d'un acrobate, mais ils laissent la place la plus grande à la parole. Ce sont les mots, ce texte, dit avec une clarté et une puissance rare qui laissent le public sidéré.<br />
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Photos Erez Lichtfeld<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.lucernaire.fr/theatre/1253-ici-il-n-y-a-pas-de-pourquoi.html" target="_blank">ici</a> en attendant une nouvelle reprise de ce spectacle....<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-23792994034980804802017-04-25T19:36:00.000+02:002017-04-25T19:39:34.917+02:00La Chose Commune d'Emmanuel Bex et David Lescot, à l'Espace Pierre Cardin, Théâtre de la VilleIl arrive, témoin sous le choc de ce qu'il est en train de vivre, il a marché, traversé Paris, vu s'élever des barricades, les gens se rassembler, les pauvres, les exploités, ce peuple de Paris qui sent venir l'espoir, la liberté. C'est que David Lescot le dit <i>"la Commune, ça se raconte bien;</i>' Alors il raconte rejoint par les musiciens Emmanuel Bex, le co-créateur du spectacle, à l'orgue Hammond, Géraldine Laurent au saxo, Simon Goubert à la batterie, Elise Caron, chanteuse, comédienne et même flûtiste et Mike Ladd, rappeur new-yorkais qui apporte le point de vue rythmé du spoken word. ,<br />
Le spectacle suit l'ordre chronologique, le seul ordre de cette révolution de l'enthousiasme des premiers jours jusqu'aux 23.000 morts.<br />
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<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="226" src="https://www.youtube.com/embed/3B6dEDPiFI4" width="400"></iframe><br />
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Oui ça se raconte bien La Commune et le jazz, le jazz? Comme c'est bizarre. Mais non, le jazz c'est la musique de l'esclavage, de la douleur mais aussi de l'aspiration à la liberté, le jazz vient rire et pleurer dans cette histoire. <i>"Une large partie de la population s'est ralliée spontanément à ce mouvement</i> rappelle" Emmanuel Bex <i>"et ce qui est extraordinaire et ce qui me passionne, c'est qu'il a été largement improvisé."</i> Et l'impro fait aussi partie du spectacle ou plutôt du concert car c'est aussi ça, de la fusion, jazz et théâtre ensemble.<br />
Donc pas de flonflons, pas de zique, pas de musette. Si l'on retrouve quelques chansons d'époque, elles sont à la manière des standards de jazz, évoquées, empruntées, déformées, revitalisées. Cela peut désarçonner le spectateur qui s'apprêtait à entonner en chœur Le Temps des Cerises mais qu'il écoute, il croisera Louise Michel, bien sûr mais aussi d'autres femmes moins connues comme Elisabeth Dmitrieff, envoyée par Karl Marx et qui allait en robe rouge sur les barricades.<br />
Un mythe la Commune pour toux ceux qui ont gardé au fond d'eux-mêmes cette utopie grandiose et pathétique qui a mis en place pendant quelques semaines des revendications dont on entend encore l'écho, l'égalité, la fraternité.<br />
C'est aussi la fusion du spectacle et de la politique, celle qui n'a pas peur des mots, scandés, rythmés, slammés, Mike Ladd à son tour improvise, porté par cette folle course qui finira comme d'autres par une Semaine Sanglante, la voix d'Elise Caron se prête à toutes ces incarnations.<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-lachosecommuneemmanuelbexdavidlescot-1044" target="_blank">ici</a></div>
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marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-27841038137015943332017-04-13T18:30:00.000+02:002017-04-13T18:30:10.350+02:00Reprise: Le Bizarre Incident du Chien Pendant La Nuit à La TempêteReprise à partir du 20 avril. Spectacle vu en octobre 2015<br />
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Plein d'enfants enthousiastes viennent voir à la Tempête <i>Le Bizarre Incident du Chien pendant la Nuit </i>dans la mise en scène de Philippe Adrien. L'adaptation de Simon Stephens du best seller de Mark Haddon respecte le livre même si bien sûr "il en manque". Voilà donc un spectacle tout public divertissant mais pas seulement.<br />
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Le héros de cette histoire, Christopher, un gamin de 15 ans, autiste mais brillant en mathématiques, vit dans la peur et sa vie quotidienne est une recherche perpétuelle de sécurité. Il se méfie de l'inconnu, des inconnus, du jaune et du marron, des bruits, des changements et ses réactions sont imprévisibles, il peut aussi bien cogner que se réfugier dans un coin, replié sur lui-même.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIOiXXiJ26ymHmnDp1T2hfZOA3mGzgnvl8E8X8a9suUsbiF4WcT13IQZ6fNXVsd5TsYtaGCDxX6axPoUTrKRXT3rhBFHwI73a7fNwVbYhsf44KfXFpMn6SOF1wnDPtAPuwPxpoHYkLDVA/s1600/chien4.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjIOiXXiJ26ymHmnDp1T2hfZOA3mGzgnvl8E8X8a9suUsbiF4WcT13IQZ6fNXVsd5TsYtaGCDxX6axPoUTrKRXT3rhBFHwI73a7fNwVbYhsf44KfXFpMn6SOF1wnDPtAPuwPxpoHYkLDVA/s400/chien4.jpg" width="400" /></a></div>
Il vit avec son père. Sa mère est partie depuis longtemps, sans doute effrayée par sa souffrance et ses difficultés.<br />
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Il va dans une école spéciale où il retrouve son éducatrice Siobhan qui va l'aider à écrire son histoire et quand la pièce commence, il n'a jamais été seul plus loin que le bout de sa rue.<br />
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Mais Christopher (interprété par un jeune comédien épatant, Pierre Lefebvre) découvre un jour, le chien de la voisine, mort, le corps transpercé par une fourche et parce qu'il aime les histoires de Sherlock Holmes, l'aventure commence.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFxPWIefSIeFph9VTOG_-KpFUYk7UneekPCM7kN0b9MT7JYXzBBvXI32IEVr-BZQT5fMqpMYeZ5AjqUWLz6l1pz29UB2GD6VhqbUghhMkptftNUE7-2UnzJdW99XsLpUOIz9Glfy6W0RQ/s1600/chien2.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhFxPWIefSIeFph9VTOG_-KpFUYk7UneekPCM7kN0b9MT7JYXzBBvXI32IEVr-BZQT5fMqpMYeZ5AjqUWLz6l1pz29UB2GD6VhqbUghhMkptftNUE7-2UnzJdW99XsLpUOIz9Glfy6W0RQ/s400/chien2.jpg" width="400" /></a></div>
Et il va se montrer d'un courage extraordinaire pour braver ses angoisses, faire face à un monde plein de pièges et de dangers incompréhensibles.<br />
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.Au cours de son périple, il va faire de nouvelles rencontres à sa manière d'appréhender les choses et les gens,<br />
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Il va aussi découvrir des vérités qui vont l'entraîner plus loin qu'il aurait pu l'imaginer.<br />
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La mise en scène de Philippe Adrien a des allures de conte fantastique et un rythme de comédie musicale, les jeunes spectateurs qui en général ont tous lu le livre sont tenus en haleine jusqu'au bout et les adultes participent tout aussi bien de leur côté.<br />
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Photos : Antonia Bozzi<br />
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Toutes les infos <a href="https://www.la-tempete.fr/index.php5?menu=1&saison=saison+2016%2F2017&fiche_spectacle=2644&presentation=1&diaporama=1" target="_blank">ici</a><br />
<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-90520517956710084352017-03-30T10:34:00.001+02:002017-03-30T10:34:16.371+02:00Le Pas Grand Chose de Johann Le Guillerm au MonfortCeux qui connaissent déjà le travail de Johann Le Guillerm sont de prime abord un peu désarçonnés par ce Pas grand chose. Ceux qui ne connaissent pas également. Comment, le voilà en costume cravate et en plus, il parle?<br />
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Mais on réalise vite que c'est le même chemin de traverse qui prend cette fois l'aspect d'une conférence qui ressemblerait à une conférence mais bien sûr ce n'est pas le cas. Même si on ne l'a pas noté tout de suite, il est arrivé traînant une charrette qui va vite se révéler un peu particulière, il s'agit plutôt d'un établi mobile, regorgeant de tiroirs emplis d'objets divers et agrémenté de deux caméras qui vont permettre à la manière d'un rétro-projecteur de suivre sur écran les expérimentations du conférencier.<br />
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Nous sommes donc bien dans la même posture qui présidait dès 2001 au projet Attraction: "réélaborer le monde par soi-même pour ne pas le subir mais mieux l'éprouver, le penser et le vivre."<br />
Alors, il va partir de ce pas grand chose pour chercher à en savoir plus parce que derrière un pas grand chose se cache toujours autre chose...ce qu'il appelle la science de l'idiot, celle de celui qui ne sait pas mais qui veut savoir. Plus, différemment, et qui va compenser son ignorance par la recherche non pas scientifique puisqu'il n'y connaît rien mais empirique....alors ça va comme je te pousse et si on s'amuse, on est aussi totalement séduit. Car il démontre, il échaffaude cette fois de l'infiniment petit mais la suite est encore à venir.<br />
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Toutes les infos <a href="http://www.lemonfort.fr/programmation/le-pas-grand-chose" target="_blank">ici </a>puis en tournée au Volcan (Le Havre), aux Treize Arches (Brive), à l'Hippodrome (Douai)<br />
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-59885275548692060792017-03-22T14:41:00.000+01:002017-03-22T15:06:04.187+01:00Tesseract de Nacho Flores au Théâtre de la Cité Internationale<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp7jC8A4-V23SmHgTKsaiyOKG_NWWduk4NGWszvAfvvL0C69HmMFmrEdgpbnIcnh7LQcU5ScZal2_-S58_YlsWkduuWIjnU1yRPgiRNHMDzz63WQq-xSvLvYeX_kkl7Pa0gaNZUVFwJ9E/s1600/tesseract_hd01_andreamacchia-1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp7jC8A4-V23SmHgTKsaiyOKG_NWWduk4NGWszvAfvvL0C69HmMFmrEdgpbnIcnh7LQcU5ScZal2_-S58_YlsWkduuWIjnU1yRPgiRNHMDzz63WQq-xSvLvYeX_kkl7Pa0gaNZUVFwJ9E/s400/tesseract_hd01_andreamacchia-1.jpg" width="400" /></a></div>
On prend ses enfants par la main et on y court. Si on n'a pas d'enfants, on y court quand même.<br />
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En moins d'une heure, on aura le temps de rire, d'avoir un peu peur et de rester bouche bée devant Nacho Florès, artiste madrilène, équilibriste, un peu clown, un peu magicien mais qui a gardé de son ancien métier d'informaticien, le goût des mathématiques, de l'expérimentation, des pixels et des jeux.<br />
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D'ailleurs le titre du spectacle, tesseract _ que l'on pourrait lire comme tercer act, troisième acte _ est un terme mathématique qui désigne un cube à quatre dimensions, un hyper cube.<br />
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Avec la fausse naïveté et les grommellements de Garcimore qui a tant fait rire en son temps, il s'élance sur des cubes de bois ammoncelés en colonnes, en chemin périlleux , histoire d'arroser une plante verte juchée un peu haut. Ou s'aventure toujours plus haut sur d'autres colonnes qui se trnaforment, se vrillent, quitte à disparaître vers les étoiles. Ou est contraint de tourner sur lui même ou plutôt sur ces cubes toujours prêts à le laisser tomber<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjb9eGT2EN1blzgdIrYpwg_ymPkN93FCGj9Y344X6i8LqLfidRWjjh3LyphAQLuR1n5AB-WOuknFlb9uPGqc5nRtCEt2veagmT4OHIN2UHggpdTznfKYKFS6fWlXf5LIrR2naU_N_9JzwQ/s1600/tesseract-erik-damiano-od6a9611.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjb9eGT2EN1blzgdIrYpwg_ymPkN93FCGj9Y344X6i8LqLfidRWjjh3LyphAQLuR1n5AB-WOuknFlb9uPGqc5nRtCEt2veagmT4OHIN2UHggpdTznfKYKFS6fWlXf5LIrR2naU_N_9JzwQ/s400/tesseract-erik-damiano-od6a9611.jpg" width="266" /></a></div>
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Mais affronte bravement les périls et les cubes qui semblent parfois se retourner contre lui, des petits et des gros, il grimpe, il grimpe, et de nouveaux obstacles surgissent, de nouveaux déséquilibres, de nouveaux équilibres. Et ne renonce jamais.<br />
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Tout seul pour affronter le monde et les rêves, il rencontre pourtant une sorte de Golem, un petit homme de bois un peu malenpoint, ami imaginaire ou imaginé qui s'écroulera comme tout le reste.<br />
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Les jeux de lumière et d'ombre sont aussi remarquablement précis que les pieds de l'acrobate découpant l'espace, projettant l'artiste d'un endroit à un autre, voilant et dévoilant.<br />
On devine aussi la présence du musicien qui l'accompagne tout au mong de ses aventures insensées.<br />
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Le public rit, s'inquiète, retient son souffle avec lui, ouf sauvé! Mais patatras!<br />
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Photos : Andrea Macchia (en haut) et Erik Damiano (en bas)</div>
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Toutes les infos <a href="http://www.theatredelacite.com/programme/nacho-flores_1" target="_blank">ici</a></div>
<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8055383624908539218.post-92022777258599255222017-03-02T17:54:00.003+01:002017-03-02T18:04:10.104+01:00Un Amour impossible de Christine Angot mes Célie Pauthe à L'Odéon BerthierAvec cet <i>Amour Impossible</i>, la romancière Christine Angot , ces deux actrices exceptionnelles que sont Maria de Medeiros et Bulle Ogier et la metteuse en scène Célie Pauthe font la démonstration de ce qu'un travail avec un auteur vivant et présent peut donner: une belle oeuvre théâtrale.<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgID5tW59MBwFQJG8e-cDfTwoMH1qKYAHb2SI-x8nOX2Wv47HegDg6mkJUeKt2WRV2nq35k5IsIoVWJx4V7971Xla5OusDypxZDIP49d-fF9GAf9Ze2wkk34U4eC9KNK4xL6LM1qoEsohw/s1600/un+amour.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgID5tW59MBwFQJG8e-cDfTwoMH1qKYAHb2SI-x8nOX2Wv47HegDg6mkJUeKt2WRV2nq35k5IsIoVWJx4V7971Xla5OusDypxZDIP49d-fF9GAf9Ze2wkk34U4eC9KNK4xL6LM1qoEsohw/s320/un+amour.jpg" width="320" /></a></div>
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Elles ont ensemble adapté puis peu à peu travaillé le roman éponyme pour en tirer quelque chose d'autre, une pièce de théâtre, subtile et simple, avec des rires, des chansons, des larmes, de la douleur et bien sûr cette nostalgie de ce qui aurait pu être mais n'a pas été. Ce n'est pas non plus l'oeuvre d'un collectif, Christine Angot était présente au début, le temps du "travail à la table" mais elle a laissé faire ses interprètes et la metteuse en scène pour ne revenir qu'à la générale apporter quelques ultimes modifications.<br />
Si dans le roman, on pouvait se demander à quel amour faisait référence cet impossible, ici, il est clair qu'il s'agit des rapports entre une mère et sa fille, entre une fille et sa mère. De cet amour fusionnel qu'une petite fille porte à sa maman si belle, si intelligente à l'éloignement puis à la possible réconciliation de deux adultes séparées par de l'irréparable.<br />
Il y a donc Christine (Maria de Medeiros) et sa maman, Rachel Schwartz, pauvre et de famille juive. Devenue follement amoureuse d'un homme qui ne l'épouserait jamais, il a quand même voulu lui faire une enfant. Née donc de père inconnu. Rachel fera tout ce qui est en son pouvoir pour qu'enfin, sa fille puisse porter le nom de son père et le rencontrer. Et ce père si charismatique va pendant des années violer cette enfant. Mais quand elle l'apprendra, Rachel n'aura qu'une réaction physique, une infection qui la conduira à l'hôpital, mais jamais, jamais elle n'en dira mot. La honte, la culpabilité, le silence.<br />
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Il n'y aura pas vraiment d'explication. Même si Christine fait la démonstration à sa mère que ce Mal est d'origine sociale, que cette passion que ses parents ont vécu, c'est aussi l'histoire d'un mépris de' classe, que jamais ce père si avide de liberté n'aurait pu épouser une jeune fille pauvre et juive de surcroît. Même si Rachel parle enfin. Même si.<br />
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Les deux comédiennes passent à travers la vie de ces deux personnages, sans changement de costumes, avec quelques meubles poussés ici ou là par des machinistes parfaitement orchestrés, ce sont elles qui sont maîtresses du temps qui passe, sans aucun artifice. Cette quasi absence de décor sur le très _ presque trop _ grand plateau des Ateliers Berthier s'incruste sur le noir des murs pour s'éclairer soudain en pleines couleurs lorsque mère et fille en gros plan s'expriment en vidéo sur fond de paysage forestier ou des murs blanc d'un appartement dont la fenêtre donne sur un jardin. Ces entretiens sans questions vont au plus vrai, au plus sincère, au plus honnête, des deux femmes.</div>
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photo Elisabeth Carecchio</div>
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Toutes les infos <a href="http://www.theatre-odeon.eu/fr/spectacles/un-amour-impossible" target="_blank">ici</a>. A noter : Christine Angot lira Conférence à New York le samedi 4 mars aux ateliers Berthier voir <a href="http://www.theatre-odeon.eu/fr/2016-2017/evenements/conference-a-new-york-de-christine-angot" target="_blank">ici </a></div>
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<br />marsupilamima2http://www.blogger.com/profile/14914325572471488014noreply@blogger.com0